Bibliographie sur l'écologie politique

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Cette bibliographie reprend les ouvrages concernant l’écologie politique et plus largement l’écologie que possède la Fondation de l’Écologie Politique. Elle a pour but d’aiguiller les chercheurs dans leurs travaux. Cette bibliographie est organisée en plusieurs parties : de la plus générale avec une partie théorique sur l’écologie politique en passant par diverses figures des Verts et d’élus aux plus spécifiques à travers différentes luttes écologiques. Les ouvrages sont tous consultables sur place à la Fondation.

Bibliographie sur l'écologie politique

 

Table des matières

Généralités sur l’histoire de l’écologie 4 ouvrages 

L’écologie en France 15 ouvrages

L’écologie politique 15 ouvrages

Élus, figures politiques, retour d’expérience 23 ouvrages

  • Dominique Voynet 3 ouvrages 
  • Autres membres des Verts actifs ou non 6 ouvrages

Les Verts : Programme politique et propositions politiques 13 ouvrages

Précurseurs 19 ouvrages

  • René Dumont 3 ouvrages
  • André Gorz : écrits et biographie 10 ouvrages

Luttes 4 ouvrages

Études régionales ou nationales 14 ouvrages

  • Alsace 1 ouvrage
  • Bretagne 2 ouvrages 
  • Europe 3 ouvrages
  • Belgique 4 ouvrages

 

 

Généralités sur l’histoire de l’écologie

 

ACOT Pascal, Histoire de l’écologie, Presses universitaire de France, Paris, 1988, 285 pages.

Le mot écologie est entré dans le langage quotidien au début des années 1970. On sait qu’il a été galvaudé depuis dans un discours très général sur les choix de société. Mais l’écologie est d’abord une discipline de la biologie née au XIXe siècle. Il convenait d’en raconter l’histoire. C’est à dire de penser la confluence de ses sources : la « géographie des plantes » de Humboldt, l’ « économie naturelle » de Linné, l’idéologie organiciste de Spencer, la paléobotanique, la physiologie végétale, la physiographie… Puis cheminer dans un XXe siècle paradoxal qui voit tout à la fois la résurgence, dans la théorie des écosystèmes, d’une pensée linnéenne laïcisée, et la sacralisation de la nature par les théoriciens du mouvement écologiste. Enfin poser la question : changera-t-on les rapports des hommes à la nature sans changer les rapports des hommes entre eux ? Et y répondre.

 

BERTINA Ludovic, L’écologie si on en parlait !  Éditions Chronique, Paris, 2015, 199 pages.

Cinquante ans déjà que l'écologie occupe le devant de la scène ! Les catastrophes environnementales, l'exploitation des ressources, les menaces pesant sur la biodiversité, les perturbations climatiques ou encore les risques pour la santé humaine des activités industrielles ont poussé un certain nombre de scientifiques, de politiques, de militants associatifs, d'ingénieurs et de syndicalistes à agir. Devant ce foisonnement de discours et d'initiatives, il n'est pas toujours facile de percevoir la globalité des enjeux qui sont les nôtres. La tentation est grande de ne se soucier que du réchauffement climatique sans égard pour la gestion mondiale de la biodiversité ou de nos ressources en eau, de manger bio sans considération pour la pollution atmosphérique ou la réduction des déchets d'emballage. Ce livre se propose donc de redécouvrir sous un même volume le noyau dur des problématiques qui font l'écologie. Par une présentation synthétique de ces enjeux, il raconte pourquoi l'écologie est devenue une thématique si centrale dans nos sociétés contemporaines.

 

DELÉAGE Jean Paul, Histoire de l’écologie : une science de l’homme et de la nature, Édition La découverte, Paris, 1992, 330 pages.

L'évolution des sociétés humaines met aujourd'hui en jeu les équilibres fondamentaux de la biosphère et la survie de l'humanité. La conscience scientifique de ces problèmes est récente. Ce livre en retrace l'histoire passionnante et mouvementée, ainsi que celle de ses principaux acteurs. L'écologie plonge ses racines dans un passé biséculaire, avec l'équilibre de la Nature de Linné et le principe de population de Malthus. Les voyages biogéographiques de Humboldt, l'agrochimie de Liebig et surtout la théorie de l'évolution de Darwin préparent la définition donnée en 1866 par Haeckel : l'écologie est la science des relations des êtres vivants, plantes et animaux, entre eux et avec leur milieu.Mais il faudra attendre le début de ce siècle pour que soient définis et mis en œuvre les concepts modernes de l'écologie : « biosphère » (Vernadsky), « écosystème » (Tansley) ou « réseau trophique » (Linderman). Et c'est beaucoup plus récemment que les progrès de la génétique et des mathématiques, ceux des techniques modernes d'observation et de l'informatique lui ont ouvert d'immenses et nouveaux espaces de recherche. Dès l'origine, en intégrant le phénomène humain à sa réflexion, l'écologie s'est située sur le terrain complexe des rapports homme-nature. Elle est donc la matrice vivante d'une nouvelle conscience et d'une nouvelle culture, celles de notre appartenance à la nature. C'est dire qu'elle est au cœur d'un débat crucial, celui de notre dépendance vis-à-vis de cette dernière, que nos sociétés croyaient naïvement avoir maîtrisée sans retour.

 

DROUIN Jean-Marc, L’écologie et son histoire. Réinventer la nature, Éditions Flammarion, Paris, 1993, 213 pages (fonds Jean-Paul Bozonnet).

Naissance de l'Homme. À partir des plus récentes découvertes de la paléontologie et de la préhistoire, voici l'histoire, admirable et souvent émouvante, du développement de l'humanité. L'émergence du langage, l'invention d'outils, la création de cultures fondent ce développement scandé par l'apparition du feu, de l'art, de l'agriculture, de la métallurgie, de l'architecture et de l'écriture. « Nous devons tout à ces hommes d'avant l'histoire. Une même solidarité nous lie à tous les peuples de la terre, ceux qui vivent aujourd'hui comme ceux qui ont disparu. » Réinventer la nature. Avant de nourrir les discours politiques, avant d'inspirer les mouvements sociaux qui s'en réclament, l'écologie fut et demeure une science. Comment s'est-elle constituée ? Quels sont ses outils et ses modèles privilégiés ? On assiste ici à sa naissance, de ses balbutiements au sein de l'histoire naturelle et de la géographie botanique, en passant par son essor dans le sillage du darwinisme, jusqu'à son émancipation au XXème siècle. On s'initie à son langage (biosphère, écosystème, ... ), on apprend à lire ses modèles (la montagne, l'île, le lac), on se met à l'écoute de ses débats. Dans un style clair et précis, cet essai, publié initialement sous le titre Réinventer la nature, propose un parcours à travers l'histoire d'une science qui reste une science de la nature, mais une nature riche de belles régularités autant que de phénomènes imprévisibles, une nature à maîtriser autant qu'à contempler et à protéger.

 

L’écologie en France

 

BENNAHMIAS Jean-Luc et ROCHE Agnès, Des verts de toutes les couleurs, histoire et sociologie du mouvement écolo, Édition Albin Michel, Paris, 1992.

Retrace l'histoire d'un mouvement pas comme les autres, qui est passé en vingt ans de la pure marginalité à une situation charnière sur l'échiquier politique, étudie la nature sociologique d'une frange mal connue de la carte de France électorale celle des adhérents, sympathisants et électeurs écologistes.

 

BONIFACE Pascal et GRIBINSKI Jean-François, Les écologistes et la défense, Édition institutions de relations internationales et stratégiques, Paris, 1994, 183 pages.

Après la récente sortie du Livre Blanc, pourquoi un tel « Livre Vert sur la Défense » ? En effet, il peut a priori sembler paradoxal de s'intéresser aux positions des écologistes vis-à-vis des questions de défense. Celles-ci ne se résument-elles pas à de vagues slogans antinucléaires ? Par-delà les fausses évidences, ce livre analyse les conceptions des écologistes sur l'ensemble des questions de sécurité internationale. Et quel que soit le bien-fondé de leurs analyses, elles donnent incontestablement matière à réflexion.

 

CANS Roger, Petite histoire du mouvement écolo en France, Éditions Delachaux et Niestlé, Paris, 2006, 319 pages.

La pensée écologiste occupe aujourd'hui une place de choix au sein du paysage idéologique et politique français. Pourtant, lorsqu'on se penche sur l'histoire de la protection de la nature en France, force est de constater que la prise de conscience a été tardive et timide. L'environnement n'est devenu affaire publique qu'avec l'apparition de l'écologie politique, née de Mai 1968. Mais il aura fallu encore vingt ans pour qu'une véritable conscience écologiste s'installe en France, non seulement dans le paysage politique, mais aussi dans la société tout entière. Roger Cans retrace la lente progression de cette préoccupation depuis ses origines : de Rousseau et son romantisme aux Verts de Brice Lalonde, en passant par le commandant Cousteau ou l'affaire Rainbow Warrior. Grâce à son expérience de journaliste, l'auteur nous livre le détail d'une histoire proche de nous, qui nous parle et nous concerne.

 

D’ERM Pascale, Ils l’ont fait et ça marche ! Comment l’écologie change déjà la France, Édition les petits matins, Paris, 2014, 175 pages.

La transition écologique n’est pas seulement souhaitable, elle est déjà en marche. Au-delà des discours politiques et des bonnes intentions, partout en France des citoyens comme des élus innovent pour rendre dès maintenant la vie plus verte et plus douce. Efficacité énergétique, développement de l’économie sociale et solidaire, habitat participatif, réduction des déchets, pépinière d’éco-entreprises… Ces acteurs du changement mènent des expériences de proximité qui ne demandent qu’à s’étendre à une échelle plus vaste. La phrase clé pour résumer ces initiatives de terrain ? « Ils l’ont fait et ça marche ! » C’est un véritable laboratoire qui nous est ici donné à voir, fourmillant de pistes d’avenir pour une société nécessairement moins polluante mais aussi plus collaborative, inter- générationnelle, démocratique. En un mot : désirable.

 

FRÉMION Yves, Histoire de la révolution écologistes, Hoëbeke, Paris, 2007, 400 pages.

L’écologie politique a bouleversé le paysage politique français, comme dans la plupart des pays du monde. Ses succès électoraux ont conduit plusieurs de ses dirigeants aux plus hautes fonctions et l’ensemble de la classe politique a dû réviser ses positions traditionnelles pour rattraper des électeurs séduits par ces idées nouvelles et ces nouvelles pratiques. Longtemps marginalisée par les médias, méprisée par les grands partis et négligée par les électeurs, l’écologie s’est aujourd’hui installée comme un grand courant de pensée politique, entre la gauche et la droite, même si elle a fait le choix de partenariats fréquents avec la gauche. Malgré cela, elle reste ignorée et son histoire n’avait été racontée que partiellement… et partialement. Pour s’y retrouver, pour se souvenir, pour se décider peut-être, il fallait raconter depuis le début, remonter les sources et suivre le fil des courants. Car l’histoire des écologistes, Verts ou non, éclaire d’une lueur évidente leurs débats, leurs propositions et leurs pratiques d’aujourd’hui. Yves Frémion en témoin distancié a suivi depuis Mai 68 les aventures complexes de l’écologie politique et nous en livre une histoire qui repose avant tout sur le récit des faits et le portrait des gens, trop peu connus des Français, qui ont fait et font encore l’écologie.

 

[JEROME Vanessa, Militer chez les Verts, Presses de Science Po, Paris, 2021, 304 pages.]

Idéalistes ou arrivistes, courageux ou dogmatiques, les militants verts ont une image très contrastée. Leur parti, Europe Écologie – Les Verts (EELV), passe pour divisé et cacophonique. Il est pourtant une terre d’accueil pour celles et ceux qui croient à la nécessité du projet écologiste et à son caractère émancipateur. Près de quarante ans après sa création, et alors que la volonté de gouverner s’affirme chez les écologistes depuis les vagues vertes des élections européennes et municipales de 2019 et 2020, le parti vert français reste à bien des égards méconnu.

Prenant appui sur une somme inédite de matériaux, cette enquête au cœur d’EELV et des Jeunes écologistes analyse les ressorts de l’engagement et de la semi-professionnalisation politique de militants dont les valeurs et les pratiques sont indissociables. Elle conte, à hauteur d’adhérents, l’histoire d’un parti qui entend faire de la politique autrement. Vanessa Jérome est politiste, spécialiste du parti écologiste français, docteure associée au CESSP/Université de Paris-1-Panthéon-Sorbonne. Ses recherches portent sur l’engagement militant, la socialisation politique, le métier politique et les violences sexistes et sexuelles en politique.

 

MATHIS Charles-François et MOUHOT Jean-François (dir.), Une protection de l’environnement à la française ? (XIXe-XXe siècles), Éditions Champ Vallon, Seyssel, 2013, 340 pages.
Le chapitre 16 « L’histoire cyclique de l’écologisme en France et en Europe (1981–2010) » a été rédigé par Jean-Paul BOZONNET (p. 249-260). 


Protéger l’environnement est devenu un impératif incontournable des politiques publiques et un enjeu central des débats de société. Mais on oublie trop souvent l’ancienneté des actions de protection dont l’environnement a fait l’objet et la complexité des questionnements qu’elles ont soulevés à travers le temps. C’est cette lacune que le présent ouvrage entend combler : en s’interrogeant plus précisément sur les spécificités historiques de la protection de l’environnement en France et dans ses colonies depuis deux siècles, il entend offrir le recul nécessaire pour mieux comprendre les enjeux d’aujourd’hui. Y a-t-il une singularité des parcs nationaux ou régionaux français ? La France a-t-elle influencé ses partenaires européens dans leurs politiques environnementales, ou est-ce l’inverse ? Quel rapport les Français entretiennent-ils historiquement avec leur environnement ? La religion, l’éducation ont-elles établi un lien spécifique qui nous différencie de nos voisins ? À travers des exemples aussi diversifiés que la protection des oiseaux, du loup, des cours d’eau, la lutte contre les pluies acides, l’établissement des parcs ou de la réserve de Camargue, cet ouvrage propose, pour la première fois depuis vingt ans, un état des lieux de la connaissance historique sur le sujet. Charles-François Mathis, normalien, agrégé et docteur en histoire, enseigne à l’Université Paris-Sorbonne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont In Nature We Trust. Les paysages anglais à l’ère industrielle (PUPS, 2010). Jean-François Mouhot est docteur en histoire, Marie Curie Fellow à l’Université de Georgetown et à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris. Il est l’auteur de plusieurs autres ouvrages, dont Des esclaves énergétiques : réflexions sur le changement climatique.

 

NAZARET Arthur, Une histoire de l’écologie politique. De René Dumont à Nicolas Hulot, Édition La Tengo, Paris, 2019, 351 pages.

C'est une histoire qui n'a jamais été racontée. On compte des dizaines et des dizaines d'ouvrages sur l'histoire du communisme ou l'histoire du socialisme, mais rien sur l'écologie politique, la seule idéologie nouvelle du XXIe siècle. De la candidature loufoque de René Dumont en 1974 au poste de ministre de l’Écologie de Nicolas Hulot, la vaste galaxie écologiste sera passée du contre-pouvoir aux salons dorés du gouvernement. Non sans crises. Coups bas et combats jalonnent ses aventures. Durant plus de quarante ans, les batailles n'auront cessé de structurer le mouvement : le Larzac, le nucléaire, bien sûr, de Fessenheim à Malville, les OGM, le mariage pour tous, Notre-Dame-des-Landes... Tous les héros de cette épopée — Antoine Waechter, Brice Lalonde, Noël Mamère, Dominique Voynet, José Bové, Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly, Cécile Duflot, Nicolas Hulot, François de Rugy — se livrent sans fard et dévoilent des pans inconnus de cette aventure qui est la leur. Les pionniers de 1974 ont ouvert un cycle qui sans doute s'achève aujourd'hui. Jamais la prise de conscience de l'urgence écologique n'aura été aussi forte. Mais si le constat rassemble, les solutions divisent. En 2017, pour la première fois depuis quarante ans, les écologistes n'ont pas présenté de candidat à la présidentielle. Est-ce une défaite politique ou une victoire idéologique ? La suite de l'histoire reste à écrire.

 

PRONIER Raymond et LE SEIGNEUR Vincent Jacques, Génération Verte, les écologistes en politique, Édition presse de la renaissance, Paris, 1992, 335 pages.

Depuis 1989, une force nouvelle s'est imposée dans le jeu politique français : les écologistes. Lors des prochaines élections, plusieurs millions de Français voteront pour eux. Les connaissent-ils vraiment ? Beaucoup confondent Brice Lalonde, ministre de l'Environnement, fondateur de Génération Écologie, et Antoine Waechter, leader des Verts. Les deux partis, même, sont mal identifiés, leur opposition mal comprise. S'agit-il de conflits de personnes ou d'idées ? Qui sont les Verts ? D'où viennent-ils ? Sont-ils rouge ou brun ? Brice Lalonde mis à part, qui milite à Génération Écologie ? Les Verts, formation politique sans énarques ni technocrates, sont-ils capables, comme ils le souhaitent, de faire de la «politique autrement», de renouveler le discours et le personnel politiques ? Enfants de Mai 68 ou nouvelle génération de trentenaires, les écologistes constituent une galaxie complexe d'hommes et de femmes aux itinéraires originaux, à découvrir grâce à cette enquête objective sur l'écologie, ses responsables, son histoire, ses rites et ses discours. Est-il encore possible d'ignorer ce phénomène désormais mondial qui, demain peut-être, un siècle après l'utopie marxiste, constituera la première Internationale verte ?

 

SERNE Pierre, Les Verts ont 20 ans, petite histoire de l’écologie politique en France, Éditions Les Verts, 2004, 64 pages.

« Quand vous voudrez… » était sous titrée l’affiche de Brice Lalonde et de René Dumont pour les élections municipales de 1977 à Paris. Que de chemin parcouru depuis la lutte des paysans du Larzac ou la première campagne présidentielle de René Dumont ! Les écologistes se sont rassemblés, se sont installés en force alternative de notre système politique et ont pris aujourd'hui toute leur place dans les institutions, donnant une autre dimension aux politiques publiques. Pierre Serne retrace ici l’histoire d’un projet, l’écologie politique, et d’un mouvement, les Verts, qui est passé en 20 ans de la marginalité à une place importante dans la vie politique française.

 

SERNE Pierre, Des verts à EELV, 30 ans d’histoire de l’écologie politique, Éditions les petits matins, Paris, 2014, 121 pages.

Trente ans ! C’est une histoire jeune que celle des Verts puis d’Europe Écologie-Les Verts. Mais c’est aussi une histoire longue, car l’écologie politique puise à des racines bien plus anciennes.
Quelles sont les origines philosophiques de l’écologie politique ?Comment des grands événements tels que le Larzac ou l’opposition au nucléaire ont-ils contribué à fédérer la famille écologiste ? Comment la forme partidaire et l’idée de participation aux institutions ont-elles fini par s’imposer ? Comment a été vécue l’épreuve du pouvoir ? Ce parti est-il vraiment devenu une formation « comme les autres » ? Avec ses personnages emblématiques, ses débats mouvementés, ses combats dans la société comme dans les urnes, c’est une histoire vivante, en permanente évolution, qui est ici restituée.

 

SOURROUILLE Michel, L’écologie à l’épreuve du pouvoir, Édition sang de la Terre, Paris, 2016, 366 pages.

Jusqu'en 1974, la politique ignorait l'écologie. C'est René Dumont qui, en présentant sa candidature à la présidentielle, a fait entrer l'écologie en politique. Depuis, de nombreuses péripéties ont marqué historiquement la montée de cette nouvelle sensibilité en France. Plus la conscience que la planète et ses habitants sont en danger progresse, plus il se forme un peuple écolo… Alors oui, l'écologie sera un jour au pouvoir - et peut-être même plus tôt qu'on a tendance à le penser -, même s'il est difficile de dire dans quel cadre. Lors d'une présidentielle ? D'une élection européenne ? Ou bien par le biais de députés qui feraient de la politique autrement ? Dans un monde de plus en plus difficile et dangereux, il y a encore des raisons d'espérer. Les programmes qui tiennent compte de l'urgence écologique existent. Ils sont même nombreux. Et surtout, ils proposent une vision à long terme qui reste étrangement absente des promesses électorales actuelles.

 

SCHMID Lucile, La France résiste-t-elle à l’écologie ?  Édition Le bord de l’eau, Lormont, 2016, 139 pages.

Les signes d'un sentiment écologiste se multiplient dans la société française. Pour autant, les résistances au cœur du pouvoir, des élites politiques et économiques, et parfois scientifiques, sont palpables. L'écologie remet en cause une manière de penser « à la française » : une égalité dont la mise en œuvre repose sur la centralisation, un État qui assume des missions confiées ailleurs aux entreprises, une proximité des grands groupes économiques, des administrations et des experts, une foi parfois déraisonnable dans le progrès technique, et des réflexions sur la nature et les questions environnementales qui s'élaborent indépendamment de la culture politique. Les résistances existent aussi chez les Français eux-mêmes. Car l'écologie est aussi affaire de choix quotidiens : consommer autrement, retrouver des savoir-faire oubliés, imaginer de pouvoir vivre avec le souci du monde, de la planète et de l'avenir lointain. Et surtout elle repousse toujours plus nos frontières, culturelles, géographiques, politiques. Avec l'écologie, l'ingénierie et le mécano technocratiques ne fonctionnent pas. Lucile Schmid nous invite à renouer avec l'innovation économique et avec le courage politique, et rappelle que démocratie et écologie doivent plus que jamais se penser ensemble. L'écologie n'est ni punitive, ni positive, ni sectaire. Elle dépend de ceux qui la font, la pensent et la pratiquent. L'enjeu est de taille : refonder l'universalisme français sur l'écologie

 

LES VERTS, Le nouveau livre des verts, et si le vert était la couleur du XXIe siècle ?  Édition du Félin, Paris, 1999, 272 pages.

En juin 1997, les écologistes ont tourné une nouvelle page de leur histoire. Avec la nomination de Dominique Voynet au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et la présence de six députés au parlement, les Verts ont de nouveaux atouts pour démontrer qu'ils ne sont pas des empêcheurs de «gérer en rond», mais une vraie force de propositions. Une force apte à participer à la mise en œuvre des politiques publiques, à transformer la société et, à terme, conduire cette transformation. Pour préserver l'avenir des générations futures, revivifier la démocratie, il est nécessaire de remettre en cause le modèle économique mondial dominant, et ouvrir de nouveaux espaces de pensée et de liberté. Cet ouvrage collectif, né de multiples débats, de nombreux questionnements et d'analyses originales, présente la méthode des Verts, les idées-forces, les objectifs et les principes qui guident la réflexion des écologistes. Une pensée radicalement neuve, relayée par un mode d'action démocratique et non violent.

 

VRIGNON Alexis, La naissance de l’écologie politique en France, une nébuleuse au cœur des années 68, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2017, 322 pages.

Au confluent de l’histoire politique et de l’histoire environnementale, mobilisant des archives inédites, cet ouvrage décrit la genèse et la construction des mouvements écologistes, sur le terrain et dans les urnes. Tout au long des années soixante-dix, les militants de cette nébuleuse s’efforcent d’en promouvoir l’unité. Animés par l’aspiration commune à redéfinir les rapports entre l’homme et la nature pour transformer la société, ces mouvements n’en sont pas moins très divers dans leur positionnement politique, leur répertoire d’action et leur approche des enjeux environnementaux : bref, dans leur culture écologique.

 

L’écologie politique

 

BOUDESSEUL Gérard, Écologisme et travail. Usages de l’espace vécu chez les militants Verts, Édition L’Harmattan, Paris, 2005, 252 pages (fonds Jean-Paul Bozonnet).

Il s'agit ici de rompre avec le normativisme qui pense les formations politiques à l'aune du parti traditionnel pleinement inscrit dans le jeu électoral. Restituer les biographies des militants aide au contraire à reconstituer des logiques multiples à divers niveaux d'engagement : associatif, réticulaire, syndical et politique.

 

BOURG Dominique, WHITESIDE Kerry, Vers une démocratie écologique. Le citoyen, le savant et le politique, Editions Seuil et la république des idées, 2010, 106 pages.

Les dégradations que nous infligeons à la planète menacent l’avenir et la survie de l’humanité. Or l’urgence de la situation ne débouche pas sur des décisions fermes et concrètes. Jusqu’à quand ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet attentisme s’explique d’abord par une inaptitude politique : la démocratie représentative n’est pas en mesure de répondre aux problèmes écologiques contemporains. Ce livre propose des solutions, tant institutionnelles que délibératives, pour relever le défi et refonder notre sens du bien commun. Sauvegarder la biosphère exige de repenser la démocratie elle-même.

 

BOURG Dominique, Quand l’écologie politique s’affiche, Éditions Plume de Carotte, Toulouse 2014, 139 pages.

Larzac, Plogoff, Creys-Malville, mais aussi Faucheurs volontaires ou Notre-Dame-des-Landes... Ces noms résonnent à nos oreilles comme autant de jalons de luttes citoyennes et politiques autour des grands enjeux de l'écologie depuis plus de 40 ans en France. Les 150 affiches réunies dans cet ouvrage nous racontent à leur façon ces engagements, de façon joyeuse, agressive, ou simplement informatives. C'est en 1974, lorsque René Dumont se présente avec panache à l'élection présidentielle française, que l'écologie politique entre dans la vie quotidienne de chacun. Il apparaît alors que le diagnostic écologique appelle une réforme de la société en général. Mouvements, courants de pensée, philosophie, style de vie, les enjeux qu'elle défend sont multiples et pluriels. Progrès, croissance, nucléaire, mais aussi citoyenneté, pollution...
De ce foisonnement complexe émergent des luttes locales, environnementales, nationales, européennes... Près de 150 affiches et de documents accompagnent dans ce livre le propos de l'auteur. Joyeuses, agressives, ou simplement informatives, elles montrent les enjeux de ces combats, entre utopie, détermination, et nouvelles donnes. Cette promenade dans le temps, par le texte et l'image, restitue le lyrisme ou le désenchantement d'une époque qui oscille entre espérance et désillusion. Elles donnent le ton des revendications écologiques, environnementales, sur la pertinence de la partition traditionnelle droite/gauche pour les enjeux écologiques ou simplement humains qui ponctuent notre société depuis quarante ans.

 

BOZONNET Jean-Paul et JAKUBEC Joel (dir.), L’écologisme à l’aube du XXIe siècle. De la rupture à la banalisation ?, Éditions Georg, Genève, 2000, 254 pages
 (fonds Jean-Paul Bozonnet).

Dans l'insouciance des Trente Glorieuses, à la fin des années soixante, la question de l'écologie a surgi, brisant l'illusion d'une croissance indéfinie. De cette irruption, on ne retient souvent que la dégradation de la nature ou les catastrophes annoncées ; or, ceux que l'on a appelés les écolos exigeaient bien davantage, à la fois transformer la vie personnelle et changer la société. Ils rêvaient autant d'égalité et de justice sociale que de protection de la nature. Et l'utopie qu'ils ont imaginée a réveillé des aspirations profondes, naguère anesthésiées par la langue de bois des idéologies anciennes. On peut y reconnaître l'un des « grands récits », dont les philosophes de la « postmodernité » avaient pourtant proclamé la fin. L'écologisme incarnerait alors un mythe émergent, non pas douce illusion, mais véritable système d'idées structurant et mobilisateur, Weltanschauung en rupture avec la société industrielle. À l'aube du XXIe siècle cependant, le projet écologiste n'est-il pas en voie de banalisation, recyclé par l'économie propre, intégré par les partis verts, édulcoré par les médias ? Ou bien la fraîcheur du mythe est-elle encore agissante comme en témoignent les mouvements contre l'ordre mondial ou les OGM par exemple ? Ce livre donne la parole à des chercheurs, des penseurs d'horizons divers, des acteurs de l'écologie, afin de répondre à ces questions toujours aussi urgentes pour le siècle qui s'annonce.

 

BRODHAG Christian, Objectif terre, les Verts, de l’écologie à la politique, Édition du Félin, Paris, 1990.

La crise écologique est la chose du monde la mieux partagée : elle ignore les frontières comme les idéologies. Les partis politiques de tous horizons, incités par les sondages et les résultats électoraux des écologistes, s’accordent sur la nécessité d’élaborer des réponses à long terme pour inverses les tendances actuelles. Reste que les solutions à mettre en œuvre cristallisent des divergences profondes tant sur les causes que sur les moyens à engager, ne serait-ce qu’à propos des réformes administratives nécessaires. OBJECTIF TERRE rompt avec l’image caricaturale de l’écologiste « aux petits oiseaux » et souligne l’urgence d’une nouvelle relation entre les locataires de la planète, la nature et l’économie. Une analyse de problèmes concrets (trou dans la couverture d’ozone, déforestation, pollution de l’eau, multiplication des déchets, ressources énergétiques) montre comment la croissance indéfinie, la politique de prévention à court terme et à courte vue empêchent une mobilisation conviviale et efficace des ressources humaines et naturelles.

 

FAUCHER Florence, Les habits verts de la politique, Presses de Sciences Po, Paris, 1999, 320 pages.

Les Verts veulent changer la vie. Ont-ils inventé, comme ils l’affirment, une autre façon de faire de la politique ? Florence Faucher dresse un portrait subtil des militants verts, en comparant leurs pratiques politiques, leur vision du monde, leur vie quotidienne. L’auteur a, pendant plus de cinq ans, suivi les activités de deux groupes verts, en France et en Angleterre, vécu avec eux, participé à leurs campagnes électorales, assisté à d’innombrables réunions. L’ouvrage qu’elle nous livre est à la fois le récit de ces cinq années et une analyse comparative éclairante.

 

FLIPO Fabrice, Pour une philosophie politique écologiste, Édition textuel, Paris, 2014, 128 pages.

Spécialiste de l'écologie politique et de la décroissance, Fabrice Flipo nous invite à une véritable révolution culturelle dans le rapport à la nature. Car prendre au sérieux la question écologiste (dérèglements climatiques, pollutions, risques sanitaires et alimentaires, dangers techno-scientifiques, etc.) conduit à renouveler radicalement notre philosophie politique. La critique sociale s'en trouve redéfinie et la modernité technologique occidentale déconstruite. Dans ce livre conçu comme une boussole au sein de la masse des écrits écologistes depuis les années 1970, Jean-Paul Sartre, Jean Baudrillard et Ivan Illich se présentent alors comme trois figures centrales dans cet effort de reconstruction philosophique. L'écologie se confronte ici aux enjeux fondamentaux quant au sens et à l'avenir des cités humaines, loin des imbroglios politiciens et des arrière-pensées électoralistes auxquels trop souvent l'écologie politique est associée en France.

 

FRANÇOIS Stéphane, L’écologie politique. Une vision du monde réactionnaire ?, Éditions du Cerf, Paris, 2012, 160 pages (fonds Jean-Paul Bozonnet).

L'écologie politique est devenue depuis le milieu des années 1980 une force politique majeure dans notre, pays, et dans d'autres pays occidentaux. Cependant, elle recouvre des sensibilités idéologiques très diverses allant du progressisme au conservatisme, voire à une attitude réactionnaire. La diversité du tissu associatif montre la pluralité de l'expression. Le mérite de Stéphane François est de nous aider à saisir ces nuances en donnant une présentation précise, érudite même, et pourtant claire des groupes et courants concernés. Son propos pourra parfois apparaître un peu provocateur : alors qu'il est de bon ton de considérer que l'écologie politique se situe à gauche du spectre politique, il présente des aspects de droite qui animent aussi celle-ci, ou qui même déterminent une part importante de sa conception du monde. Cet ouvrage souligne, en effet, les aspects nostalgiques, technophobes et parfois antilibéraux, qui s'expriment dans les textes et les discours. Il montre aussi l'existence d'une écologie d'extrême droite, voire néo-païenne, assez vivace qui coexiste avec des formations plus établies. Cette approche novatrice permet de comprendre cette configuration droitière de l'écologie politique, sans pour autant porter de jugements sommaires sur les discours analysés.

 

JACOB Jean, Histoire de l’écologie politique, Éditions Albin Michel, Paris, 1999, 356 pages (fonds Jean-Paul Bozonnet).

Par quelle alchimie le thème de la nature, autrefois si cher à la droite, est-il devenu, dans sa version écologiste, l'apanage de la gauche ?

Docteur en science politique et enseignant l'histoire des idées, Jean Jacob défriche les origines intellectuelles de ce courant qui fait désormais partie du paysage politique français. Au-delà de la virulence des débats théoriques entre les partisans de Serge Moscovici et ceux de Robert Hainard, il montre comment les thèses du Club de Rome autour de la « croissance zéro » ont légitimé la démarche des écologistes avant que la dénonciation, à travers l'industrie nucléaire, de la technocratie autoritaire, ne fédère ses militants. Longtemps tiraillée entre, d'une part, idéologues s'interrogeant sur le rapport entre la modernité et la nature, et naturalistes de terrain d'autre part, l'écologie politique se confond de plus en plus avec une logique sociale et une certaine défense des libertés individuelles qui expliquent son ralliement actuel à une forme de socialisme.

Une histoire qu'il est indispensable de connaître pour comprendre le développement et les aléas d'une nouvelle et importante famille politique.

 

JOLLIVET Marcel, Pour une transition écologique citoyenne, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris, 2015, 139 pages.

Notre époque fait le grand écart entre des connaissances ouvrant sur une utopie galopante et d'autres annonciatrices d'un abîme lié au modèle de développement qui domine le monde. La contradiction est béante. Un terme, celui de « transition écologique », est mobilisé, qui fait office de mot d'ordre pour la résoudre. Puisant dans l'histoire des deux siècles hérités de ladite « Révolution industrielle », Marcel Jollivet esquisse le chemin de la prise de conscience des risques que l'humanité encourt en raison de ses agissements.
Il en ressort l'importance du rôle que la société civile et la recherche ont joué dans cette prise de conscience. La radicalité des mutations sociétales à accomplir fait que la transition qui s'impose ne sera « écologique », au sens strict du terme, que si elle est appropriée par les citoyens. Il faut pour cela qu'advienne une véritable « démocratie technique et écologique participative ». Cet avènement ne se produira que s'il est imposé par une mobilisation des forces vives de la société civile qui en portent le projet.
En tant que participant de ces forces vives, les chercheurs ont tout particulièrement à s'interroger sur leur façon d'y contribuer. L'approfondissement du dialogue entre eux et la « société civile organisée » est la cheville ouvrière de la mobilisation nécessaire.

 

LECOEUR Erwan, Des écologistes en politique, Éditions Lignes de repères, Paris, 2011, 220 pages (fonds Jean-Paul Bozonnet).

Vieille question, qui taraude de longue date les « écolos » : faut-il politiser l'écologie ou écologiser la politique? Après avoir rassemblé autour de leurs idées prés de trois millions d'électeurs en 2009, les écologistes peuvent-ils devenir la force nouvelle que leurs supporters attendent depuis l'émergence des idées écologistes, il y a 40 ans maintenant? Que peut-on attendre, en d'autres termes, du nouveau parti Europe Ecologie-Les Verts récemment fondé? D'autant que l'élection présidentielle approche... Pour y voir plus clair, l'auteur replonge dans l'histoire de l'écologie en politique (1970-2010) et fait se renvoyer l'émergence continue des idées écologistes et leurs résultats électoraux en dents de scie. Puis, s'appuyant sur une série d'entretiens avec des leaders de l'écologie politique – José Bové, Daniel Cohn-Bendit, Cécile Duflot et Corinne Lepag – il montre à quelles conditions l'écologie peut transformer le réel espoir suscité dans l'opinion en succès décisifs et durables.

 

LIPIETZ Alain, Qu’est ce que l’écologie politique ?  Édition Les petits matins, Paris, 2012, 199 pages.

L'écologie politique est-elle une science ou une orientation politique ? Et pourquoi pas une morale ? Parle-t-elle de la nature, des plantes, des animaux ? Ou des femmes et des hommes, de leurs rapports entre eux, à leur environnement ? Quel rapport l'écologie politique nourrit-elle avec ces mouvements du XIXe siècle, eux aussi mouvements sociaux et sciences sociales, comme l'hygiénisme et le socialisme (ou la sociologie) ? Faut-il opposer une écologie « sociale » à une écologie « profonde » ? C'est à toutes ces questions que répond Alain Lipietz dans cet essai. Pour lui, l'écologie politique ne nous propose pas pour le XXIe siècle, comme l'avancent certains, le désespoir d'une dégradation inéluctable, ni le seul appel à une conversion individuelle. Elle offre avant tout les bases prometteuses d'une politique écologique de l'environnement, du travail, des rapports internationaux. Elle ne se contente pas de sonner le tocsin. Elle propose des outils, réglementaires et économiques, pour parvenir à un modèle de développement soutenable, « assurant les besoins de tous, à commencer par ceux des plus démunis, sans compromettre les droits des générations futures à satisfaire les leurs ».

 

LIPIETZ Alain, Qu’est ce que l’écologie politique ? La grande transformation du XXIe siècle, Éditions La découverte et Syros, Paris, 1999, 126 pages.

L’écologie politique est-elle une science ou une orientation politique ? Et pourquoi pas une morale ? Parle-t-elle de la nature, des plantes, des animaux ? Ou des femmes et des hommes, de leurs rapports entre eux, à leur environnement ? Quel rapport l’écologie politique nourrit-elle avec ces mouvements du XXIe siècle, eux aussi mouvements sociaux et sciences sociales, comme l’hygiénisme et le socialisme (ou la sociologie) ? Faut-il opposer une écologies « sociale » une écologie « profonde » ?

C’est à toutes ces questions que répond Alain Lipietz dans cet essai. Pour lui, l’écologie politique ne nous propose pas pour le XXIe siècle, comme l’avancent certains, le désespoir d’une dégradation inéluctable, ni le seul appel à une conversion individuelle. Elle offre avant tout les bases prometteuses d’une politique écologique de l’environnement, du travail, des rapports internationaux. Elle ne se contente pas de sonner le tocsin. Elle propose des outils, réglementaires et économiques, pour parvenir à un modèle de développement soutenable, « assurant les besoins de tous, à commencer par ceux des plus démunis, sans compromettre les droits des générations futures à satisfaire les leurs ».

Tous ces instruments pour un monde meilleur sont discutés dans ce livre, y compris les plus contestés comme les écotaxes et les « permis de polluer », et les clauses écologiques sur le libre-échange. Le livre se conclut en proposant une stratégie pour donner la crise la plus grave qui menace notre XXIe siècle : la dérive des climats par effet de serre. Et si une telle politique était au cœur de ce que notre vieille Europe avait à proposer au monde ? Et d’abord elle-même pour être enfin digne d’être aimée.

 

PIÉTRASANTA Yves, L’écologie, clé de la politique, Éditions l’harmattan, Paris, 1998, 206 pages.

Voici un ouvrage d'écologie politique et scientifique, préfacé par Daniel Cohn-Bendit, destiné à un public soucieux et convaincu de l'importance majeure des problèmes d'environnement. Très ancré dans l'actualité française et européenne, il part du constat que les grands problèmes qui se posent aujourd'hui à notre pays, comme au reste du monde, ont l'environnement pour point commun : vache folle, cancer, amiante, nucléaire, pollution de l'air, déchets, etc. Preuves à l'appui, l'auteur situe les responsabilités, quelles qu'elles soient, apporte explications et solutions pour que la parcelle du pouvoir que les écologistes ont conquis aux dernières élections (et avant les prochaines échéances) débouche sur de réelles décisions. Les lecteurs trouveront là un auteur qui n'a pas « la langue dans sa poche », une personnalité tout aussi indépendante que souvent consultée.

 

RIBES Jean-Paul, Pourquoi les écologistes font-ils de la politique ?  Éditions du Seuil, Paris, 1978, 189 pages.

Brice Lalonde, Serge Moscovici, René Dumont : trois générations, trois personnalités, trois démarches. Jean-Paul Ribes les interroge sur ce nouveau phénomène politique,qu’est en France l’écologie. Quels en sont les fondements, l’enracinement historique ? Quel est le sens de cette intervention en place publique, sur quoi débouche-t-elle ? Les écologistes ont-ils un programme?Quelle société veulent-ils construire ? Les questions fusent,les réponses se bousculent. Nul dogmatisme, tout reste ouvert, et pourtant voici le premier manifeste des écologistes français.

 

 

Élus, figures politiques, retour d’expérience

 

BLANDIN Marie-Christine, La restitution, La nage de l'ourse, Surgères, 2021, 448 pages.

Le 31 mars 1992, à 3 heures du matin, Maurice Schumann proclama une femme écologiste inconnue présidente de la Région Nord-Pas-de-Calais. La rédaction du quotidien régional titra : Est-ce bien raisonnable ? Aujourd’hui, après un mandat de présidente de Région et deux mandats de sénatrice, Marie-Christine Blandin dévoile les coulisses des institutions et nous propose de répondre nous-mêmes à cette question.

 

BOUCHOUX Corinne, De l’utilité du Sénat et de l’écologie, 6 ans d’action au Sénat. Une histoire de l’écologie en Maine et Loire, Éditions du Petit Pavé, Brissac Quincé, 2019, 183 pages.

Corinne Bouchoux s'est engagée en 2011, lors de son élection au Sénat, à rendre compte de son mandat. Après six ans au service de la République et de l’Écologie, elle livre ses réflexions sur son expérience. Elle défend un Sénat actif, où le travail constructif est possible, y compris entre élu-es de bords différents, voire opposés. L'écologie de terrain en Maine-et-Loire est à l'origine de ce mandat ; plusieurs de ces engagements locaux sont relatés dans cet ouvrage. Corinne Bouchoux plaide pour une présence active dans les institutions afin de faire avancer les causes qui lui tiennent le plus à cœur : démocratie, justice, lutte contre les discriminations, défense de l'environnement et transition écologique...

 

BOURGAIN Michel et PERRIN Évelyne, Maire vert en banlieue, Édition les petits matins, Paris, 2010, 294 pages.

Comment intégrer l’écologie au cœur d’une politique sociale ? Comment susciter la créativité des habitants autour de ce projet ? À L’Île-Saint-Denis, l’équipe municipale conduite par Michel Bourgain, maire Vert, mobilise la richesse de l’initiative citoyenne, redonnant sens à la démocratie locale, et développe une expérience originale d’écologie populaire, version actualisée de la transformation sociale. Dans un entretien avec la sociologue Évelyne Perrin, Michel Bourgain donne à voir comment, dans un contexte de marchandisation accélérée et de concurrence généralisée, une commune se bat pour combiner au quotidien écologie, solidarité et citoyenneté. Rebelle et déterminée, cette passion créative se diffuse au sein et en dehors des institutions. Conscient de la fragilité de l’ambition, le maire narre son expérience et ses projets, sans jamais prétendre offrir un modèle à suivre. Il n’hésite pas à relater sa réélection « à quelques voix près » ou les difficultés à surmonter les discriminations, le mal-logement, le chômage, les incivilités… Quand la pauvreté en biens s’efface devant la richesse en liens !

 

BOUTAULT Jacques, Mon Paris vert, Édition Presse-pluriel, Paris, 2012, 125 pages.

Premier maire écologiste élu à Paris, dans le 2ème arrondissement, Jacques Boutault a derrière lui un long parcours de militant. Mon Paris vert est son premier livre personnel, après un ouvrage de la collection « Que sais-je ? » consacré à L’assurance chômage en France. Livre-bilan et livre-programme, Mon Paris vert permet de découvrir la personnalité d’un homme de conviction et un peu de coulisses de la vie politique parisienne depuis 2001. Jacques Boutault a choisi d’être candidat Europe écologie-les verts aux élections législatives de 2012 dans la 1ère circonscription de Paris, ce qui le situe également dans la perspective municipale de 2014.

 

BOVÉ José, La révolte d’un paysan, Éditions Golias, Villeurbanne, 2000, 95 pages.

José Bové : l’homme aime les moustaches, la pipe et le Roquefort. Il n’aime ni les « Mcdo », ni les « OGM ». Il savoure plus que tout la liberté au point de préférer rester en prison plutôt que d’acheter sa « libération ». Le démontage du Mcdo de Milau ça vous fait un héros des temps modernes dans lequel chacun peut se reconnaître… José Bové ne se réduit pas pourtant à sa caricature médiatique d’Astérix. Derrière le symbole, il y a un homme : toute une vie de fidélité à quelques causes. Comment devient-on « José Bové » ? Dans quelle marmite faut-il tomber étant petit ? Il est exclu en 1970 de son lycée, il refuse de porter les armes. Il se réfugie en 1973 au Larzac et décide avec sa compagne de « vivre et travailler au pays ». Il y a des racines qui vous donnent des ailes : on croise José Bové sur le Rainbow Warrior de Greenpeace, on le retrouve aux côtés de Tijbaou, le leader kanak assassiné, des militants syndicaux et indépendantistes tahitiens, etc. Il participe à la fondation de la Confédération paysanne et à ses combats pour une « agriculture paysanne », contre les OGM, les farines animales insalubres, le droit à l’eau pour tous… José Bové fait partie de ces grandes gueules républicaines qui soufflent le vent de révolte et prouvent jour après jour que militer n’est pas triste. Il est interviewé par Paul Ariés, politologue et Christian Terras, théologien. Un témoignage sans concession. Un livre essentiel pour le futur proche des militants paysans « anti-Mcdo » de Milau.

 

COHN-BENDIT Daniel, Sois jeune et tais toi, Édition l’esprit frappeur, Paris, 1999, 99 pages.

Figure mythique du mouvement de mai 1968, Daniel Cohn-Bendit n'a jamais abandonné le combat politique. Aujourd'hui, celui que certains qualifiaient à l'époque de « Juif allemand » et que d'aucuns traitent encore d'agitateur étranger se lance dans une nouvelle aventure comme tête de liste des Verts pour l'élection au parlement européen du 13 Juin 1999. Avant de partir en campagne, Dany a pris le temps de dialoguer avec une dizaine de jeunes. engagés au non. Tous les thèmes sont abordés : les dernières manifestations lycéennes, l'engagement politique, le chômage, l'utilité des Verts, l'immigration, les drogues... C'est un véritable débat où, si lui-même déploie sa verve légendaire, ses interlocuteurs font clairement entendre leur avis. Amateurs de langue de bois, s'abstenir !

 

DUFLOT Cécile et SITBON Guy, Apartés, Édition les petits matins, Paris, 2010, 221 pages.

Il y a encore quelques mois, qui connaissait le nom et le visage de Cécile Duflot ? Depuis le succès de la liste Europe Écologie aux Européennes de juin 2009, cette jeune femme de 34 ans a les honneurs des médias, tandis que d'autres formations politiques lui font les yeux doux. Les uns et les autres ont bien compris qu'il leur faudrait désormais compter avec elle. Face au journaliste Guy Sitbon, homme de gauche d'une autre génération et d'une tout autre culture politique, volontiers sceptique ou provocateur, elle défend ses idéaux de justice sociale dans un monde écologiquement vivable. Nous découvrons sa personnalité franche et décidée au travers de son parcours, depuis son enfance en banlieue auprès d'un père cheminot syndicaliste et d'une mère prof, et ses premiers engagements militants au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne et de la Ligue pour la protection des oiseaux, avant l'adhésion aux Verts en 2001. Une jeune femme d'aujourd'hui, qui travaille et vit en banlieue (Villeneuve-Saint-Georges), jongle avec l'emploi du temps et les fins de mois, bien ancrée dans la réalité.

 

JOLY Éva, Sans tricher, Édition les arènes, Paris, 2012, 247 pages.

Les écologistes m'ont choisie comme candidate à la présidence de la République. Les Français ont les droit de savoir qui je suis, d'où je viens, ce que je crois : c'est l'objet de ce livre. Je suis née en Norvège et, à vingt ans, je suis devenue française. Cela me donne un regard particulier sur notre pays : on aime toujours plus fort ce que l'on a choisi. J'ai eu la chance de connaître plusieurs vies. J'ai été secrétaire dans un pool de dactylo et haut fonctionnaire au ministère des Finances. J'ai connu la justice des citoyens ordinaires et enquêté sur la corruption des dirigeants. J'ai beaucoup voyagé et je sillonne désormais les villes et les villages français. Comme tout un chacun, j'ai fait des erreurs et j'ai traversé des épreuves. Mais au long de ces années, ma boussole a toujours été la même : ne pas tricher, ni avec moi-même, ni avec les autres. C'est pour cela que je choque parfois. Je refuse les codes et le mensonge ordinaire. La France a beaucoup changé, plus profondément que ne le disent les hommes politiques. C'est cette France-là dont je porte aujourd'hui la voix.

 

HERMAN Patrick et BOVÉ José, Numéro d’écrou 20671U, lettres au détenu Joseph Bové, Édition L’Atalante, Nantes, 2003, 173 pages.

On ne met pas un syndicaliste en prison tous les jours. Règlement de comptes judiciaire pour trente ans d'engagement syndical, l'incarcération de José Bové à Villeneuve-lès-Maguelonne à l'été 2002 témoigne aussi de la nouvelle idéologie sécuritaire et consumériste de nos « décideurs ». C'est pourtant par leurs actions radicales mais non violentes que José Bové et ses « collègues » paysans ou citadins ont permis que des débats fondamentaux voient enfin le jour en France : AMI, OMC, PAC, hormones, OGM... Les milliers de lettres reçues dans sa cellule par le détenu Joseph Bové, les centaines de manifestations en France et dans le monde attestent qu'il s'agit là d'un combat partagé, solidaire, inscrit « passé » à celles d'aujourd'hui. Et non d'une baudruche médiatique. Ce livre mosaïque dessine des portraits parmi tous ceux qui se sont sentis concernés au point de prendre la plume et de dire leur mot dans des lettres ou des dessins. Préfacé et annoté par le détenu Joseph Bové, le livre est accompagné d'un CD de création sonore traitant à la Prévert ce curieux exercice carcéral de démocratie.

 

MAMÈRE Noël, Mes années vertes, Editions Fayard, 2002, 208 pages.

« Je suis né un 25 décembre, en pleine nuit. J’aurai dû m’appeler Pascal, ma mère m’a appelé Noël : j’ai été formé par les jésuites, j’aurais pu devenir prêtre mais j’ai préféré être chanteur de cabaret à Bordeaux, aux côtés d’Isabelle Mayereau. Quand j’avais 20 ans, mon meilleur copain était berger. Le hasard m’a poussé vers le journalisme. Je ne bois que de l’eau, après avoir beaucoup trinqué. Je ne suis pas un ayatollah vert : j’aime la chasse et la corrida. Avec modération… Il n’y a pas de bonheur sans rencontre avec les autres. La politique peut-elle avoir cette vertu ? J’ai la faiblesse de le croire. »

 

NICOLINO Fabrice, Le tour de France d’un écologiste, Éditions Seuil, Paris, 1993, 313 pages.

On connaît l'écologie grincheuse, qui se lamente de catastrophe en catastrophe annoncée. On connaît aussi l'écologie mièvre, qui gazouille dans l'herbette et cultive la nostalgie du temps jadis. Et enfin l'écologie partisane, lénifiante au-dehors et calculatrice au-dedans. Fabrice Nicolino, lui, est un écologiste sauvage, libre. À la fois passionné, méticuleux et sensible, il a bouclé un tour de France des dossiers épineux et des querelles ouvertes. Aucun lobby ne l'intimide : qu'il s'agisse de l'eau, des paysages, des villes, il cogne ferme, sans en remettre, sans transiger non plus. A chaque étape - la Loire, l'île d'Yeu, les Pyrénées ou Belleville-, ce ne sont pas seulement des enjeux technologiques et financiers qu'il soulève, ce sont des hommes et des femmes qu'il rencontre, qu'il interroge et respecte. Ce tour de France est pour le moins inquiétant. Il est aussi chaleureux et vivant. Fabrice Nicolino proteste parce qu'il aime. Son voyage, simultanément, fait peur et réjouit.

 

PIÉTRASANTA Yves, L’écharpe verte, Édition Albin Michel, Paris, 1993, 247 pages.

Y. Pietrasanta, membre fondateur de Génération écologie, scientifique de formation et élu régional, raconte ses combats pour une écologie pratique et réaliste. À travers des exemples concrets, il démontre que l'écologie est un formidable réservoir d'emploi encore inexploité.

 

ROULET Michel, Mémoires d’un cadre dissident, Édition goutte de sable, 2006. 125 pages.

« La maille, assure toi qu’elle fait bien la maille ». Il s’agissait de la taille de la truite que je venais de pêcher, dans un petit lac du Beaufortin à l’issue d’une belle randonnée. Pas une âme qui vive, à cette altitude, en cette heure tardive, pas le moindre risque d’un contrôle de garde pêche. La droiture spontanée de l’honnête homme s’exprimait : méticuleux et respectueux des règles de la vie naturelle et de la vie commune. Nous avions conversé et transpiré plusieurs heures durant cette belle belle montée. Michel surtout, volubile pour deux, exprimait sa passion intarissable de comprendre, de fouiller, de questionner le cours du monde, de ses grandeurs et de ses malheurs. Il évoquait sont tour du globe de six mois avec sa compagne Elizabeth. Les retrouvailles avec ses companeros chiliens vivants, quittés depuis 30 ans et le recueillement douloureux devant la tombe de ses frères morts au combat. La vague révolutionnaire latino des années 60-70 brisée par les golpe sanglants du Brésil, d’Argentine et du Chili… L’échec de la révolution culturelle chinoise, et l’inexpliquée incapacité des vétérans de la longue marche à transmettre leur audace sobre et autonome. Le détournement désespérant du big bang écolo-libertaire occidental des années 68 en soupe social-démocratie, hédoniste et néo-coloniale. « J’en arrive à penser que notre génération de soixante-huitards a eu la chance inouïe de goûter l’euphorie d’un possible ébranlement libérateur du monde. La clairvoyance et la puissance nous ont manqué pour croquer cette libération à pleines dents. Nous avons subi une défaite. La doucereuse euphorie matérialiste occidentale a été prolongée au moyen d’une prédation redoublée des ressources humaines et naturelles de l’immense majorité des pays pauvres et au prix d’un héritage aux charges incommensurables pour les générations futures. » Voyageur, philosophe, ingénieur, randonneur, militant, sensible, curieux, passionné… avec de telles qualités, nul doute que le récit de vie de Michel Roulet « fera la maille » pour le pêcheur en humanité qui sommeille en chacun de nous !

 

VEYRAT Diane, Fournier, face à l’avenir, Édition les cahiers dessinés, Paris, 2019, 189 pages.

Dessinateur virulent à Hara-Kiri, puis à Charlie Hebdo, Pierre Fournier est, comme nombre de ses contemporains, fortement imprégné par l’esprit de Mai 1968. Porté par l’enthousiasme contestataire, il choisit de délaisser peu à peu le dessin pour avertir ses lecteurs de la menace qui pèse sur l’avenir, menace encore largement méconnue : « Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la Terre inhabitable, non seulement pour lui, mais pour toutes les formes de vie supérieure qui s’étaient jusqu’alors accommodées de sa présence. » Dès lors, en polémiste inspiré et en styliste hors pair, il va devenir l’un des précurseurs de l’écologie et le porte-parole hebdomadaire de ce mouvement naissant, tâche qui accaparera tout son temps. En novembre 1972, il fonde le premier journal écologique français, La Gueule ouverte. À partir de ses articles, il rêve également d’écrire « un ou deux livres » afin d’en proposer une « synthèse philosophique et politique ». Ces livres ne verront jamais le jour ; il ne le sait pas mais, à trente-cinq ans, il lui reste trois mois à vivre. Cet ouvrage retrace l’aventure personnelle et collective d’un dessinateur corrosif devenu visionnaire, d’un citoyen ordinaire — employé à la Caisse des dépôts et consignations — devenu l’écologiste le plus lu et le plus inspirant de France avant que l’écologie politicienne ne supplante l’écologie révolutionnaire, laquelle semble avoir traversé une grande hibernation, jusqu’à nos jours.

 

Nicolas Hulot

 

LARABI Malik et MARC Xavier, Le moment Hulot. Un candidat jamais candidat, Éditions Armand Colin, Paris, 2008, 185 pages (fonds Jean-Paul Bozonnet).

En 2006-2007, Nicolas Hulot a provoqué une rupture dans notre vie politique. Seul candidat qui ne sera pas candidat, il a mené une campagne originale avant, mais aussi après l'annonce de sa non-candidature. En faisant signer son Pacte écologique, en mobilisant les foules, une révolution de velours vert s'est peut-être mise en marche. L'ouvrage revient sur ce « moment Hulot », sur cette campagne pas comme les autres. Les auteurs nous en révèlent la genèse et le quotidien, décryptant les réseaux et les intentions initiales. Ils insistent ensuite sur les premières conséquences de l'élection présidentielle et les succès durables, en germe dans le Grenelle de l'environnement. On n'a pas fini d'entendre parler de Nicolas Hulot...

 
Dominique Voynet

 

SZAC Murielle, Dominique Voynet, une vraie nature, Édition Plon, 1998, 269 pages.

En nommant Dominique Voynet ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Lionel Jospin a choisi une personnalité atypique. Une femme jeune qui, loin des pulls en laine vierge et du riz complet bio, mais aussi des ors de la République et de la langue de bois, revendique de faire de la politique autrement. Si elle n'est pas une débutante, elle n'est pas non plus issue du sérail. Son creuset, c'est le militantisme. Et la voilà brutalement propulsée du côté des responsabilités et de la gestion. Mais qui est réellement Dominique Voynet ? D'où vient-elle et que veut-elle ? Pourra-t-elle exercer ses fonctions sans renier ses engagements militants ? Arrivera-t-elle à vaincre les lobbies nucléaires ou routiers ? Va-t-elle se brûler les ailes au contact du pouvoir ? Au fil des pages, nous découvrons, par petites touches, une femme d'aujourd'hui, à la fois généreuse et égocentrique, désintéressée et aimant le pouvoir, ouverte aux autres et personnelle, spontanée et calculatrice, sincère et rusée, sûre d'elle-même et pétrie de doutes. Provocante et rassurante. Dominique Voynet n'est pas là où on l'attend, et garde une place très à part au sein de la majorité plurielle. Bien plus qu'un symbole, elle incarne la réelle et profonde mutation des aspirations politiques de la France des années 90.

 

VOYNET Dominique, Oser l’écologie et la solidarité, Édition de l’Aube, 1995, 126 pages.

Pour promouvoir une autre façon de taire la politique, les Verts ont constitué une force écologiste indépendante des partis traditionnels , une organisation ouverte aux dialogues et aux luttes communes avec les courants qui animent aujourd'hui la société civile (environnement.' listes, pour le droit au logement, contre l'exclusion, régionalistes, tiers et quart-mondistes, féministes...) ; un mouvement qui s'enracine dans la vie associative et les luttes de terrain ; une écologie politique ambitieuse et réaliste, prête à prendre ses responsabilités à tous les niveaux. Dans ce livre, Dominique Voynet résume sa campagne présidentielle en dix chapitres. Vous avez vu ou entendu Dominique Voynet dans les médias. Vous pouvez désormais la lire.

 

VOYNET Dominique, Voix off, Édition Stock, 2003, 285 pages.

 « Mais comment revenir sur ce qui nous est arrivé, comment tirer les leçons de cinq années d'un engagement aussi intense, sans écrire à mon tour ? Un livre donc. Pas celui d'un commentateur extérieur. Ni d'un chercheur en sciences politiques. Celui d'un acteur engagé, et passionné. Avec le souci d'expliquer comment se prennent les décisions, et pourquoi elles ne se prennent pas. Avec la loyauté due à ceux avec lesquels j'ai travaillé. Avec la liberté de qui a occupé pendant quatre années, parfois fièrement, parfois de façon plus contrainte, une place singulière dans le gouvernement de la gauche plurielle. Le défi était de taille : écologiste dans un gouvernement qui ne l'était pas, et qui me l'a parfois sèchement rappelé ; […] De cette expérience, je ne suis pas sortie indemne. Il s'agit pour moi d'en rendre compte, avec le souci de préparer l'avenir. Le mien, celui des Verts et celui de la Gauche. Et de reconstruire l'espoir. »

 

Autres membres des Verts actifs ou non

 

CANFIN Pascal, L’économie verte expliquée à ceux qui n’y croient pas, Éditions les petits matins, Paris, 2007, 149 pages.

Sympas, les écolos, mais ont-ils quelque chose à dire sur l'économie ? Peut-on leur faire confiance pour créer des emplois, réduire les inégalités et la pauvreté, pratiquer un développement soutenable sans nuire à notre niveau de vie à court terme ? Lors d'un week-end en Normandie, l'auteur, journaliste et président de la commission Économie et Social des Verts, est mis sur le gril par un groupe d'amis. Face au scepticisme et aux boutades, il formule des propositions concrètes. Il défend le principe d'une société de « pleine activité » et la création de centaines de milliers d'emplois grâce à la conversion écologique de l'économie. Il démontre qu'on peut contrôler la mondialisation, développer de nouveaux services publics, effectuer une réforme de l'impôt qui profite à la fois aux moins aisés et à l'environnement, améliorer la qualité de vie de chacun, en appliquant un programme réaliste, audacieux et respectueux de la planète.

 

COCHET Yves, Devant l’effondrement, essai de collapsologie, Éditions Les liens qui libèrent, 2019, 252 pages.

Les années à venir ouvriront la période la plus bouleversante qu'aura jamais vécu l'humanité en si peu de temps. L'effondrement de notre civilisation industrielle s'y produira à l'échelle mondiale. Voici un ouvrage qui répond à certaines questions qui surgissent lors- qu'une telle perspective sans retour devient évidente. Comment diable se fait-il que les dirigeants du monde aient ignoré cette perspective ? D'où provient cet aveuglement au futur proche, ce déni de réalité ? Et y aura-t-il encore une humanité civilisée en 2050 ? Quelles sont les institutions qui garantiront aux humains de faire société ? Dans quelles conditions de vie subsisteront-ils ? Précurseur de la collapsologie, Yves Cochet nous fait vivre, en historien du futur proche, un scénario de grande transition. Il se propose d'examiner les origines écologiques, économiques, financières et politiques de cet effondrement, et, surtout, leurs relations systémiques. Car ce sont ces liens entre causes qui transforment une petite faiblesse quelque part en un effondrement global, une épidémiologie des dominos qui tombent les uns après les autres, dépassant ainsi les seuils de nos « limites planétaires ». Petite cause, grandes conséquences. Dans son « scénario central », le scientifique décrit et incarne les étapes de l'effondrement depuis les an­nées 2020 jusqu'aux années 2050. Parmi celles-ci, citons la réduction drastique de la population mondiale, la ruine des États, incapables de gérer les questions de santé ou de sécurité, la fin des énergies fossiles et nucléaire, le passage obligé à une alimentation plus végétale, plus locale, plus saisonnière, ou encore l'avènement d'une mobilité low tech. Cet ouvrage répond à certaines des questions qui surgissent lorsqu'une telle perspective sans retour devient évidente. Comment diable se fait-il que les dirigeants du monde aient ignoré cette perspective ? D'où pro­vient cet aveuglement au futur proche, ce déni de réalité ? Y aura-t-il encore une humanité civilisée en 2050 ? Quelles sont les institutions qui garantiront aux humains de faire société ? Dans quelles conditions de vie subsisteront-ils ?

 

JEROME Vanessa, L’économie sociale et solidaire, une autre manière d’être dans l’économie, 2007, 95 pages.

 

LIPIETZ Alain, Berlin, Bagdad, Rio. Le XXe siècle est commencé, Éditions Quai Voltaire, 1992, 159 pages.

Économiste engagé, Alain Lipietz ne cesse d'interroger l'histoire récente afin de répondre aux défis de l'avenir. Trois événements, trois villes, Berlin, Bagdad et Rio, lui permettent de formuler son pronostic concernant l'état économique, politique et écologique du monde en cette fin de siècle, et d'ouvrir de nouvelles pistes de réflexion. Berlin n'est pas le simple moment fondateur d'une Europe libérée du totalitarisme soviétique, c'est aussi l'émergence d'une nouvelle Allemagne forte qui entend jouer un rôle déterminant dans une nouvelle division internationale du travail. Bagdad n'est pas qu'une « guerre d'images » mettant à genoux un dictateur, c'est la tentative de reprise en main, par les États-Unis, de leur rôle de « gendarme du monde ». Rio n'est pas seulement le constat de l'urgence écologique, c'est aussi la déclaration de la guerre de l'environnement entre le Nord et le Sud. Trois lieux pour un seul monde. Trois moments pour une seule histoire. Le XXIe siècle est commencé et, avec lui, l'impérative élaboration d'un droit écologique planétaire, l'obligation de redéfinir les relations Nord-Sud, de défendre l'Europe contre la supercherie de Maastricht, la nécessité de repenser l'universalité de certaines valeurs. Jamais le besoin d'audace n'a été aussi flagrant. N'entrons pas dans l'avenir à reculons !

 

MAMÈRE NOËL et FARBIAZ Patrick, Contre Zemmour, réponse au suicide français, Édition les petits matins, Paris, 2014, 89 pages.

Enfin une réponse argumentée et de gauche au Suicide français d'Éric Zemmour ! Le Suicide français d'Éric Zemmour cartonne en librairie et truste les plateaux télé en décrivant une supposée dissolution de notre pays sous l'emprise de la génération Mai 68. Une autre personnalité médiatique, Noël Mamère, a décidé de lui répondre point par point. Nationalisme, xénophobie, nostalgie coloniale, machisme revendiqué, homophobie. Tous les rouages du « récit collectif » fabriqué par Éric Zemmour sont ici démontés. Non, la civilisation n'est pas en train de s'effondrer sous les coups de L'Aziza, la chanson de Daniel Balavoine, et de Michel Foucault ! Et non, le maréchal Pétain n'était certainement pas « un moindre mal » ! Mais Patrick Farbiaz et Noël Mamère ne se contentent pas de dénoncer avec talent et d'apporter un démenti argumenté aux contrevérités ; ils analysent les raisons profondes du triomphe d'une pensée réactionnaire. Si cette histoire racontée par Zemmour « marche », c'est qu'elle prospère sur un certain vide idéologique et politique. Une bonne raison pour plonger dans le débat et relever le défi idéologique pour une autre vision du monde et de l'avenir.

 

MAMÈRE Noël et FARBIAZ Patrick, Changeons le système pas le climat, manifeste pour un autre monde, Édition Flammarion, 2015, 213 pages.

Réveillez-vous avant qu'il ne soit trop tard ! Il n'y a plus une minute à perdre. Dans ce Manifeste pour un autre monde, Noël Mamère et Patrick Farbiaz lancent un cri d'alarme : « Si nous voulons sauver la planète et son climat, il faut de toute urgence rompre avec le système productiviste et la société de consommation tels qu'ils existent aujourd'hui ! » Militants écologistes chevronnés, les auteurs démontrent qu'un autre monde est encore possible, celui du bien-vivre et de la prospérité sans croissance. Mais, pour eux, la Conférence de Paris sur les changements climatiques, dite « de la dernière chance », ne sera qu'un cache-misère de plus, une nouvelle preuve de l'impuissance de la communauté internationale. Seule issue : que la plèbe oublie ses peurs et se constitue en tiers état pour enfin se faire entendre. Comme l'ont fait les militants espagnols de Podemos, le peuple grec lors du référendum du 5 juillet 2015 et tant d'autres à travers le monde. Un texte indispensable pour réveiller les consciences et mobiliser enfin toutes les énergies. Avant qu'il ne soit vraiment trop tard !

 

Les Verts : Programme politique et propositions politiques

 

« Élections 2002 : quelles logiques ? », Revue politique et parlementaire n°1020-1021, septembre-décembre 2002, 267 pages.
Contient l’article de Jean-Paul BOZONNET,  « Les Verts : échec et résistance » 

Les Verts se sont engagés dans la campagne présidentielle dès mars 2001, encouragés par leurs bons résultats aux municipales et aux cantonales, en désignant Noël Mamère comme candidat, après l'échec d'Alain Lipietz. La campagne de Noël Mamère, les résultats à la présidentielle comparés aux résultats précédents, la campagne des législatives. Les résultats des législatives réduisent à néant les espoirs des Verts en 2001 mais ils montrent une bonne résistance dans un contexte politique difficile.

 

« 2007 : élections du changement ? », Revue politique et parlementaire n°1044, juillet-septembre 2007, 295 pages.
Contient l’article de Jean-Paul BOZONNET, « Verts : fin d’un cycle » (p.136-139)

 

« Élections 2012 : enseignements, stratégies », Revue politique et parlementaire n°1063-1064, avril-septembre 2012, 303 pages
Contient les articles de Jean-Paul BOZONNET :
  • « Europe-Écologie-Les Verts et la présidentielle : l’échec comme d’habitude… » (p. 53-59)

L'article retrace la désignation de la candidate écologiste, Eva Joly pour la dernière présidentielle, expliquant l'éviction de Nicolas Hulot lors des primaires, du fait de son rejet par le noyau militant ancien, et l'insuffisante mobilisation des nouveaux coopérateurs. Il montre ensuite que la campagne d'Eva Joly a été plombée par l'accord signé avec le PS lequel a entraîné l'évacuation quasi-totale de l'écologie. Enfin il révèle que l'échec d'EELV n'est pas tant dû à la personnalité de la candidate, qu'à la raison structurelle du vote utile, qui explique que les électeurs verts des Européennes ont reporté leurs suffrages sur le PS.

  • « EELV aux législatives : les somptueux dividendes de l’alliance avec le PS »

Après avoir présenté les difficiles négociations entre EELV et le PS, qui se concluent par un accord à la fois programmatique et électoral, l'article souligne les difficultés de la mise en œuvre de celui-ci dans les fiefs de quelques ténors du PS, et rappelle les résultats exceptionnels d'EELV qui gagne 18 sièges de députés en 2012, face aux 4 sortants. L'article analyse les raisons de ce succès qui résident très largement dans le processus d'institutionnalisation du parti.

 

EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS, Bien vivre, Édition les petits matins, Paris, 2017, 239 pages.

Pour les écologistes, les priorités ne sont pas celles que l’on nous présente à longueur de journée : règle d’or et critères de Maastricht, équilibre des finances publiques, libre échange… mais la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique et la raréfaction des ressources, les impasses d’un modèle économique fondé sur le mythe de la croissance, l’injuste répartition des richesses, les inégalités territoriales et mondiales, les menaces sur la démocratie et les libertés publiques, etc. À travers six chantiers urgents, ce livre-programme esquisse un chemin : celui de la conversion écologique de la société, pour développer de nouveaux secteurs économiques, réinvestir les territoires, créer des emplois et soutenir l’innovation. Il porte un projet de civilisation – un projet humaniste, réformiste et radical, pour aujourd’hui et pour les générations futures. Une autre manière d’habiter le monde, une autre vision du collectif avec le bien-vivre comme horizon.

 

EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS, L’abécédaire écologiste des régions, Édition les petits matins, Paris, 2015, 121 pages.

A comme agriculture durable ou alimentation. D comme démocratie ou déserts médicaux. E comme Europe ou emploi. G comme gaz de schiste ou grands projets inutiles. P comme pollution. S comme santé… Sous forme d’abécédaire, ce livre présente les grandes thématiques portées par Europe Écologie-Les Verts pour les élections régionales. Cet ouvrage est destiné à celles et ceux qui s’intéressent à l’écologie et souhaitent aller plus loin dans la connaissance des enjeux. Il donne aussi à voir l’écologie en action dans les régions, l’écologie des solutions, celle qui invente le monde de demain, au plus près des citoyens.

 

Vers une société écologique aujourd’hui, Édition le Sycomore, Paris, 1978, 183 pages.

Cet ensemble de textes ne constitue pas un programme de gouvernement et n’a pas la prétention d’être un projet politique exhaustif. C’est le bilan à ce jour du travail de réflexion du Mouvement écologique, association d’ampleur nationale issue de la campagne de René Dumont lors des élections présidentielles de 1974. Textes succincts qui renvoient, pour un développement plus consistant sur tel ou tel sujet, aux publications citées en référence.

 

EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS, Vivre mieux. Vers une société écologique, Édition les petits matins, Paris, 2012, 190 pages.

En quelques mots Le livre programme d'Europe Écologie-Les Verts pour la présidentielle et les législatives de 2012. Le livre Les échéances électorales qui se profilent doivent permettre à la France de sortir de cinq ans de sarkozysme. Convaincu qu'une mutation de notre société est de plus en plus urgente, le parti écologiste présente dans cet ouvrage les propositions qu'il défendra durant la campagne. En effet, pour confirmer leur capacité à gouverner la France, les écologistes apportent des réponses politiques neuves sur tous les sujets, et non uniquement sur l'environnement. Ainsi, ils exposent ici une série de propositions concrètes en matière économique et sociale. Ils montrent qu'ils sont en capacité de gérer, avec une vision d'avenir et une conscience claire des moyens pour la mettre en œuvre. Une vision qui s'appuie sur la nécessité d'une conversion écologique de l'économie, non pas synonyme de régression mais bien au contraire de création de nouveaux emplois et de mieux-être pour les citoyens. Point Fort : Ce livre trouvera sa place parmi les autres ouvrages de campagne émanant des autres partis.

 

EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS, Manifeste pour une société écologique, Édition les petits matins, Paris, 2010, 45 pages.

Confrontée à de multiples crises qui s'alimentent et se renforcent, l’humanité est aujourd’hui placée devant un choix déterminant pour son avenir. Un choix à assumer collectivement et qui requiert l’implication de chacune et de chacun. Ce Manifeste, approuvé par les adhérents d’Europe Écologie et des Verts, affiche la représentation du monde partagée par les écologistes. Il constitue la référence du mouvement unifié de l’écologie politique qui est en train de s’édifier et de s’implanter sur le territoire. Revendiquant l’autonomie politique de ce nouveau mouvement, il trace les contours d'un projet de société alternatif, fondé sur la notion de partenariat, et propose des solutions pour vivre mieux dans le respect de la planète, de l’humanité et de l’ensemble du vivant. Avec ce texte, les écologistes délivrent les raisons de leur combat, qui sont aussi des raisons d’espérer.

 

FEDEL (Fédération des Élus locaux pour une alternative écologiste, solidaire et citoyenne), 2001 préparons les municipales, la campagne électorale, Éditions Ecodif, Paris, 2001, 104 pages.

Ce document fait suite à un dossier réalisé par notre équipe sur le thème « Connaître sa commune » en 1998. Ces livres guides sont à l’usage des élus locaux écologistes,mais aussi des militants qui s’intéressent à la vie locale, ils ont été rédigés sous la direction de Jean-Pierre Muret, spécialiste de gestions des collectivités locales. Ils sont aussi destinés aux candidats, partants pour les élections de 2001. Les militants écologistes qui veulent compter demain, plus encore qu’aujourd’hui, dans les grands choix intéressant leur commune peuvent bien évidemment en faire aussi leur profit. Ce document axe sur la maîtrise de la campagne électorale, donne un aperçu synthétique de tous les domaines à couvrir, rendus complexes par l’abondance des textes. Le dossier comprend neuf parties et quelques annexes : Le financement de la campagne, le plan de campagne, les jurisprudences, le contentieux électoral, les modalités du vote selon la taille des communes,les actions possibles, l’environnement politique, les résultats des principaux sondages dans ce domaine, la connaissance synthétique des points de vue des Français sur des sujets qui concernent l’écologie (environnement, sécurité alimentaire, pollutions, etc … ) Ce document fourmille de données, de références. C’est donc un véritable dossier de consultation, qui est utile pour les nouveaux qui se lancent dans leur première élection municipale comme pour les anciens qui n’ont peut être pas suivi les évolutions de tous les texte et ils sont nombreux, au cours des dernières années. Ce dossier est indispensable pour aborder les municipales, étape importante pour mieux assurer le renouvellement du « gouvernement du local », le rendre plus démocratique, écologique et plus efficace, au service d’une société du XXIe siècle. Nous espérons qu’avec votre contribution nous pourrons avancer sur ce chemin.

 

HASCOËT Guy, Et si on passait enfin au vert ?  Édition les petits matins, Paris, 2010, 237 pages.

Les crises climatiques et financières le montrent : il est urgent d'opérer un changement de société pour prendre en compte les défis environnementaux, animer différemment l'action économique, avoir une nouvelle approche du social. L'opinion publique cherche la voie d'une rénovation du jeu politique français : elle l'a montré en votant fortement pour la liste Europe Écologie aux élections européennes, marquant ainsi son désir que les écologistes soient au cour de cette mutation. S'appuyant sur un engagement politique de trente ans - du militantisme associatif aux responsabilités locales puis gouvernementales -, Guy Hascoët décline ici des idées, des solutions, des projections, des analyses. Santé, impôt, retraites, protection sociale, services publics, ressources énergétiques, production, consommation. Autant de thèmes passés au crible d'une réflexion verte. Le temps presse, nous dit l'auteur, pour initier tous ces changements, afin de dessiner une société à la fois plus solidaire et moins ravageuse pour la planète. Et si, pour y parvenir, nous passions tous au vert ?

 

JUQUIN Pierre, ANTUNES Carlos, KEMP Penny, STENGERS Isabelle, TELKAMPER Wilfrid, OTTO WOLF Frieder, Pour une alternative verte en Europe, Éditions La découverte, Paris, 1990, 128 pages. 

Six intellectuels et responsables politiques européens indépendants issus du mouvement communiste, des courants alternatifs et écologistes, présentent ensemble un nouveau projet et engagent le dialogue. Après des itinéraires politiques variés, ils veulent répondre en commun au défi écologique et social lancé par le développement des sociétés industrielles. À la logique de « l’économie autonomisé », ils ont choisi d’opposer celle du vivant et du social, ferment d’une nouvelle radicalité, ce qu’ils appellent l’écosocialisme. Son contenu ? L’urgence de l’écologie, la réaffirmation du féminisme, le parti pris d’un nouveau dialogue des cultures de la planète, l’émergence d’une culture écopacifiste, le choix de l’autogestion et de nouveaux rapports entre les États et les nations. Face à la faillite du communisme, aux renoncement de l’euro gauche, les auteurs veulent contribuer à refonder une perspective d’émancipation sociale, nourrie par la dynamique verte et les mouvements sociaux à l’Est. Ils proposent des pistes, pour résister au racisme, à la course aux armements, au développement du nucléaire ; pour réfléchir, sur le plan scientifique, politique et culturel ; pour réorienter le travail et les activités humaines ; pour rassembler les forces vertes, alternatives et indépendantes.

 

LES VERTS, Le livre des verts, dictionnaire de l’écologie politique, Édition du Félin, Paris, 1994, 285 pages.

Villes surpeuplées, gaspillage et épuisement des ressources naturelles, chômage irréductible, guerre économique Nord-Sud… la planète est en danger. Pourtant, si l’ampleur de la crise écologique et sociale planétaire est de mieux en mieux perçue, les solutions proposées sont rares ou sans effets. Les familles politiques classiques, de « droite » ou de « gauche », cherchent à réduire l’écologie à la seule protection de l’environnement et communient dans une même croyance naïve : l’économie libérale serait capable, spontanément, d’assumer les désordres et les coûts écologiques d’une croissance non maîtrisée. Une croyance démentie par les faits. Dans cet ouvrage, fruit de multiples débats, de nombreux questionnements et d’analyses originales, les Verts apportent un éclairage radical : pour préserver les chances des générations futures, il faut remettre en cause le modèle économique dominant et penser le projet d’une autre civilisation. Sous la forme d’un Dictionnaire de l’écologie politique, les Verts proposent ici l’essentiel de ce projet : les idées-forces et les principes qui guident la réflexion écologique et son action (partage du travail, antiproductivisme…), la désignation claire des oppositions (le lobby militaire, le Gatt…) et aussi les urgences et les propositions de réforme (la sortie du nucléaire, un autre aménagement du territoire, l’Europe…). « Le Livre des Verts », pour avancer des propositions réalistes ouvrant la voie à une alternative politique urgente et nécessaire.

 

UTOPIA, Manifeste Utopia, Editions Parangon/Vs, Lyon, 2008, 185 pages.

Oui, une autre manière d’imaginer et de faire de la politique est possible. Il existe d’autres perspectives que la résignation et la soumission au modèle actuel… Le Mouvement Utopia est atypique et singulier dans le paysage des organisations citoyennes et politiques. A la fois coopérative politique, laboratoire d’idées, mouvement transpartis présent dans un spectre allant du PS aux Objecteurs de Croissance, maison d’édition, ONG….le Mouvement Utopia est pluriel et contribue à construire des ponts entre la société civile, les intellectuels et les acteurs politiques. Au cœur de cette coopérative politique se situe la réflexion collective qui nourrit et irrigue nos orientations et actions.
Fruit de plus de deux ans de travail collectif et démocratique, le Manifeste Utopia regroupe l’ensemble de nos réflexions et propositions.
Se situant au cœur de l’écologie politique et l’altermondialisme, en s’appuyant sur un nouvel idéal ambitieux, ce livre appelle à la construction d’un nouvel espace politique mondial selon cinq principes constituants assortis de propositions concrètes et fortes : l’environnement comme bien commun de l’humanité, l’accès universel aux biens et droits fondamentaux, la souveraineté alimentaire, la liberté de circulation et d’installation et le développement de nouveaux espaces de démocratie. Ce Manifeste interroge également la question du progrès, de l’autonomie et aborde la complexe réflexion sur la transition écologique et sociale. Il redéfinit le périmètre, le fonctionnement et le financement des différentes sphères économiques, propose de nouveaux espaces de démocratie et la mise en place d’un passeport de citoyenneté universelle. Il se situe notamment dans la perspective des bouleversements qui résulteront de la crise énergétique et du dérèglement climatique. Mais pour construire il faut préalablement déconstruire, c’est pourquoi la première partie de cet ouvrage est consacrée au combat contre l’idéologie dominante pour laquelle croissance matérielle, épanouissement par la consommation et centralité de la valeur travail seraient l’horizon indépassable. La crise actuelle, les réactions conservatrices des États et de la finance, les mesures d’austérité imposées aux populations et l’échec de la lutte contre le dérèglement climatique exigent reconquête des idées, résistances, ruptures et propositions concrètes. Utopia revendique cette utopie qui considère que la réflexion alliée à l’imagination arrivera à fédérer un mouvement fort, solidaire, capable de proposer une véritable alternative au capitalisme en posant les fondements d’une nouvelle société.


 

Précurseurs

 

CHARBONNEAU Bernard, Lexique du verbe quotidien, Éditions Héros-Limite, Genève, 2016, 109 pages.

Sélection d'articles publiés par B. Charbonneau au cours des années 1950 dans la revue «Réforme». L'auteur, considéré comme un des précurseurs de l'écologie politique, est convaincu que le XXe siècle est à la fois, et pour les mêmes raisons, celui des totalitarismes et du saccage de la nature. Depuis Babel, nous parlons plusieurs langues ; ceci à l’intérieur d’un même pays. Dans le nôtre nous assistons en même temps aux progrès des divers langages techniques et à la décadence du langage vulgaire. Nous nous acheminons vers un état de chose où les spécialistes seront les seuls à parler sérieusement, tandis que que le plus grand nombre bavardera, en attendant de se taire.

 

ELLUL Jacques, Le bluff technologique, Édition Hachette, 2012, 748 pages.

Dans cet ouvrage, véritable synthèse de sa réflexion sur la technique, Jacques Ellul s'attache à démystifier le discours sur les changements technologiques qui fleurissent dans notre société. Écrit bien avant l'explosion de l'informatique et des télécommunications dans les années 1980, ce livre en anticipe l'arrivée, les utopies et les déconvenues. Il démonte avec minutie et conviction les arguments qui font de la technologie une fatalité et plaide en faveur d'une technique au service de l'homme. Avec ce texte polémique sur l'homme en proie au divertissement et sur la société qui l'asservit à une multiplicité de gadgets, Jacques Ellul apporte une contribution essentielle au grand débat sur la trivialisation de la culture dans nos démocraties modernes.

 

ILLICH Yvan, Énergie et équité, Édition Flammarion, Paris, 2018, 141 pages.

Cet ouvrage d’Ivan Illich s’inscrit dans la publication successive de quatre textes polémiques (Une société sans école, Énergie et équité, La Convivialité et Némésis médicale) qui suscitèrent des débats dans le monde entier. Illich relève que, passé certains seuils, la production de services devient aussi destructrice de la culture que la production de biens matériels l’est de la nature. Dans Énergie et équité, Illich se livre à une analyse des transports motorisés comme d’un service qui, loin de se substituer à la consommation de marchandises, provoque au contraire une dépendance accrue à leur égard et n’apparaît en réalité que comme un songe creux, une aporie, un sac de néant. Dans ce texte visionnaire il établit les fondements de ce que sera la pensée écologique moderne. Penseur de l’écologie politique, Ivan Illich met en garde ses contemporains contre la crise de l’énergie qui les menace et contre les dérives de la productivité galopante, incontrôlable et dévastatrice pour les structures sociales. Reproduit à l’échelle planétaire, ce modèle énergivore constitue une spirale infernale et aliénante tant sur le plan social que sur le plan environnemental.

 

LATOUCHE Serge, « Cornelius Castoriadis » ou l’autonomie radicale, Éditions le passager clandestin, Neuvy en Champagne, 2014, 94 pages.

Pour Cornelius Castoriadis (1922-1997), nos sociétés sont des « institutions imaginaires » ; l'homme a oublié qu'il était lui-même à l'origine des lois qui les fondent (le divin, les ancêtres, l'économie.). Elles sont ainsi dépendantes des formes mêmes qu'elles ont créées. Ce n'est donc qu'en se reconnaissant comme auto-instituées et sources de formes nouvelles qu'elles pourront devenir autonomes. La force de la pensée de Castoriadis, nous dit Serge Latouche, est d'inciter au dévoilement de ces mythologies sociales qui sous-tendent l'ordre des choses. La déconstruction de l'idéologie de la croissance, du développement et du consumérisme/productivisme est désormais le préalable indispensable à l'institution - par l'éducation - d'une démocratie radicale fondée sur l'écologie. Une révolution dont le sujet ne peut être que la société tout entière. Les précurseurs de la décroissance Les auteurs réunis dans cette collection constituent les racines de la pensée politique de la décroissance. L'apport de Cornelius Castoriadis à cette pensée est présenté ici par Serge Latouche ; la seconde partie de l'ouvrage est composée d'extraits qui offrent un accès direct son ouvre.

 

LATOUCHE Serge, « Jacques Ellul » contre le totalitarisme technicien, Édition le passager clandestin, Neuvy en Champagne, 2013, 107 pages.

Jacques Ellul (1912-1994) a, dès l’origine, été perçu par le mouvement de la décroissance comme l’un de ses principaux précurseurs. Sa critique de la démesure technicienne et son analyse du « totalitarisme technicien », comptent parmi les pièces maîtresses du projet, en l’alimentant aussi bien sur le plan théorique que sur celui des propositions concrètes. Cette relecture par Serge Latouche de la pensée de Jacques Ellul, rappelle aussi que la virulence de la critique sociale du maître bordelais s’accompagnait toutefois d’une conception minimale de l’action politique, définie comme dissidence individuelle. Lire Ellul à « l’ère de l’anthropocène », c’est aussi rappeler, avec les objecteurs de croissance, que les temps sont désormais aux métamorphoses radicales.

 

SINAÏ Agnès, « Walter Benjamin » face à la tempête du progrès, Édition le passager clandestin, Neuvy en Champagne, 2016, 101 pages.

Walter Benjamin (1892-1940) est un témoin précoce du basculement du monde vers le règne des machines et l'effacement de la magie. Son matérialisme historique inspiré de Marx, doublé d'une vision quasi mystique puisée dans la théologie juive, le conduit à explorer l'envers des objets et des villes, dans lesquelles il promène son regard de flâneur en exil. Il y pressent le caractère démesuré du XXe siècle, traversé par des champs de forces aussi puissantes que des entités cosmiques. Formulée dans les « sombres temps » de l'entre-deux-guerres, son œuvre contient aussi des ferments d'utopie et de résistance à la grande accélération qui s'annonce : le refus de l'utile, la possibilité permanente de renverser le cours des choses, l'émancipation des classes opprimées, les instants d'intensité arrachés à l'uniformisation du monde. Sa philosophie s'apparente à une constellation de pensée, un arrêt de l'histoire, un mode d'expérience du monde qui permettent de retrouver l'ici et maintenant, par-delà la catastrophe et la démesure des forces industrielles.

 

René Dumont

 

BESSET Jean-Paul, René Dumont, Une vie saisie par l’écologie, Éditions les petits matins, Paris, 2013, 503 pages.

« Je suis un honnête homme du XVIIIe siècle égaré au XXe siècle », disait Dumont de lui-même. Témoin et acteur d’un siècle dont il a partagé de bout en bout les révolutions, les drames et les désillusions, l’agronome de la faim est resté intensément fidèle à l’horizon qu’il s’était fixé dès sa jeunesse : nourrir les hommes en se préoccupant d’abord des multitudes paysannes des pays du Sud, ces nouveaux damnés de la terre auxquels même la terre se dérobe. Dix ans après sa mort, au moment où le vieux monde s’effondre, on s’aperçoit que les lucidités de ce crapahuteur des savanes et des steppes éclairent crûment les principales tendances de l’époque. Les vérités de Dumont, tirées d’innombrables voyages d’étude sur les terrains de la planète, constituent autant de morceaux de bravoure qui sont devenus aujourd’hui les repères d’un nouveau monde qui peine à naître. Cet homme rétif à tous les dogmatismes, réformateur radical, moraliste intransigeant, accompagna les grandes causes de l’humanité – le socialisme, le pacifisme, le tiers-mondisme, le féminisme – jusqu’à devenir, lui le héraut du productivisme agricole, un pionnier flamboyant de l’écologie, dont il fut le premier à porter les couleurs lors de l’élection présidentielle de 1974. Un homme à part, un homme libre.

 

DUMONT René, Famines, le retour, Politis-Éditions arléa, 1997, 62 pages.

Une fois encore, René Dumont s'exprime à contre-courant. Alors même qu'il est convenu de célébrer l'enrichissement global du monde et le décollage économique des pays du Sud; alors qu'il est politiquement correct de se féliciter des bienfaits de la mondialisation, René Dumont s'alarme du retour de la famine.

 

DUMONT René, Les raisons de la colère ou l’utopie et les verts, Éditions Entente, 1986, 137 pages.

Nous sommes en présence d’un échec de ce que nous appelons la civilisation productiviste. On reconnaît volontiers l’échec total, politique et social, des tyrannies qui se disent socialistes, ainsi que leur échec relatif dans le domaine économique. On reconnaît moins volontiers l’échec de la quasi-totalité de ce Tiers-Monde rattaché au système économique dominant, qui s’intitule abusivement monde libre. Et on admet plus mal encore que ce monde dit libre ou encore développé soit entré dans une crise dont on ne sait plus ni quand, ni comment il en sortira. René Dumont résume ici les réflexions d’une longue vie de recherches indépendantes et propose en liaison avec les Verts, des solutions différentes.

 

André Gorz : écrits et biographie

 

BOSQUET Michel, Écologie et politique suivie de Écologie et liberté, Édition Flammarion, Paris 2018, 326 pages.

Ces deux essais visionnaires, Écologie et politique et Écologie et liberté, écrits par le philosophe André Gorz, sous le pseudonyme de Michel Bosquet, dans les années 1970, soulèvent des problématiques environnementales fondamentales. Face à la croissance effrénée de la société de consommation et ses dérives, André Gorz envisage la possibilité d'une révolution économique, sociale et culturelle qui instaurerait un nouveau rapport des hommes à la collectivité, à leur travail et à la nature, l'écologie politique s'inscrivant clairement dans le champ de la lutte anticapitaliste. La remise en question des impératifs d'accumulation et de gaspillage propre au consumérisme permet la mise en place d'une décroissance productive puis d'un niveau de "suffisance" propre à assurer l'avenir de la planète.

 

FOUREL Christophe, André Gorz un penseur pour le XXIe siècle, Édition la découverte, Paris, 2012, 278 pages.

Philosophe autodidacte d’origine autrichienne né à Vienne en 1923, proche de Jean-Paul Sartre, André Gorz est l’un des grands penseurs de la critique sociale du XXe siècle. Il a choisi de nous quitter à l’automne 2007 en compagnie de sa femme Dorine. L’acuité de sa pensée et la perspicacité de ses analyses prennent un nouveau relief aujourd’hui, tandis que l’économie mondiale est confrontée à l’une des crises les plus importantes de son histoire. Mais, pour André Gorz, l’enjeu n’est pas tant la sortie de cette crise, que la sortie du capitalisme lui-même.
Sa pensée a influencé la gauche dans toute l’Europe. En France, bien sûr, sa terre d’adoption depuis 1949, où sa critique du capitalisme a longtemps accompagné le mouvement syndical, mais également en Allemagne et dans les pays scandinaves, où elle a souvent servi de socle théorique à l’action des mouvements écologistes. La clôture de son œuvre autorise désormais l’exercice de l’interprétation et sa situation, plus générale, dans l’histoire de la pensée. Cet ouvrage, hommage à un philosophe d’exception, rassemble les contributions d’auteurs qui ont tous connu André Gorz et côtoyé de près sa production intellectuelle. Il montre l’ampleur et la pertinence de l’œuvre, présentant et discutant les nombreuses thématiques qu’elle a abordées : l’écologie politique, la place du travail et du temps choisi, la critique du capitalisme, le revenu d’existence, etc.
Invitant un large public à le découvrir, ou à le redécouvrir, l’ouvrage laisse enfin la parole à Gorz lui-même.

 

GOLLAIN Françoise, « André Gorz » pour une pensée de l’écosocialisme, Édition le passager clandestin, Neuvy en Champagne, 2014, 94 pages.

La pensée d'André Gorz (1923-2007) fournit une contribution majeure à la théorie de la décroissance. Son existentialisme et sa relecture critique de Marx débouchent sur l'utopie concrète d'une société où les producteurs associés retrouveraient la maîtrise de leurs outils, des usages et de leur consommation tout en préservant la qualité du « monde vécu » contre sa destruction par les puissances privées. Réduction massive du temps de travail, sortie du salariat, défense des « communs » et promotion des échanges non marchands, construction d'une société du temps libéré et non du loisir, tels sont les aspects centraux de l'écosocialisme de Gorz. Autant d'outils, explique Françoise Gollain, pour préparer la "sortie civilisée" d'un capitalisme dont le dépassement serait déjà amorcé.

 

GORZ André, Capitalisme, socialisme, écologie, Édition Galilée, Paris, 236 pages.

Qu'est-ce maintenant une perspective de gauche ? Que signifie être socialiste ? Comment faut-il concevoir la place future du travail-emploi dans la vie des individus et de la société ? Une société peut-elle se perpétuer sans orientation, ni but, ni espoir ?

 

GORZ André, L’écologie politique, Édition Fondation de l’écologie politique, Paris, 2014, 91 pages.

 

GORZ André, Adieux au prolétariat, Édition Galilée, Paris, 1980, 241 pages.

« La crise des systèmes industriels n’annonce aucun monde nouveau. La société qui se décompose sous nos yeux n’est grosse d’aucune autre. Ce silence de l’Histoire rend les individus à eux-mêmes : nous savons désormais que la société ne sera jamais “bonne” par son organisation mais seulement en raison des espaces d’autonomie, d’auto-organisation et de coopération volontaire qu’elle offre aux individus. »
 

GORZ André, Le socialisme difficile, Édition du seuil, Paris, 1967, 248 pages.

André Gorz a traversé la seconde moitié du XXe siècle en témoin lucide de ses mutations économiques et sociales. Disparu l'automne 2007, il a laissé une œuvre critique exigeante qui n'est réductible à aucun des courants politiques constitués. Ses prises de position en faveur de la sortie progressive du capitalisme se fondent sur une proposition autogestionnaire très argumentée et s'articulent avec son souci précoce pour les enjeux écologiques. Car, affirmait-il, « c'est par la critique du modèle de consommation opulent que je suis devenu écologiste avant la lettre ». Le socialisme qu'André Gorz appelle de ses vœux est celui qui saura faire face à l'urgence des enjeux sociaux, économiques et écologiques inédits auxquels le monde est aujourd'hui confronté.Le présent ouvrage, conçu comme un hommage, est également le premier à proposer un regard sur l'existence et l’œuvre entières d'André Gorz.
 

GORZ André, Bâtir la civilisation du temps libéré, Édition les liens qu libèrent, 2013, 57 pages.

L'un des penseurs critiques les plus stimulants du XXème siècle, chantre de la critique de la raison économique. Il a ouvert des perspectives extraordinairement novatrices sur l'avenir et les valeurs de la société future. 3 textes sont ici présentés :

- Bâtir une société du temps libéré ;

- Pourquoi la société salariale a besoin de nouveaux valets ;

- Leur écologie et la nôtre.

Dans ces textes, André Gorz pose la question d'une nouvelle civilisation : celle non plus de l'asservissement à la valeur du travail (les sociétés de plein emploi des Trente Glorieuses ne sont aujourd'hui plus possible) mais celle à l'inverse qui, parce qu'elle ouvre sur un temps libéré, modifiera radicalement nos manières de vivre. André Gorz pose également la question du retrait de la nature et de l'environnement de la sphère marchande et de l'urgence de ne plus considérer l'économie comme la seule boussole de l'action politique.

 

GORZ André, Le fil rouge de l’écologie, Édition de l’école des hautes études en sciences sociales, Paris, 2015, 109 pages.

Ces trois entretiens - parus en 1990, 2003 et 2005 - révèlent l'actualité renouvelée de la réflexion d'André Gorz sur le sens de la vie. Associant une critique du travail aliéné et une vision écologiste de la « bonne vie », son utopie est celle d'une civilisation du temps libéré : elle suppose un divorce entre le travail, qui doit être réduit, et le revenu, qui doit être garanti, afin que chacun tout au long de la vie puisse se livrer à une multiplicité d'activités autodéterminées - créatives, solidaires, militantes.

 

GORZ André, Ecologica, Édition Galilée, Paris, 2008, 161 pages.

Cet ouvrage, qu'André Gorz a conçu avant sa disparition en septembre 2007, réunit sept textes et articles parus entre 1975 et 2007. « Que nous sommes, écrit André Gorz, dominés dans notre travail, c'est une évidence depuis cent soixante-dix ans. Mais non que nous sommes dominés dans nos besoins et nos désirs, nos pensées et l'image que nous avons de nous-mêmes. C'est par lui, par la critique du modèle de consommation opulent que je suis devenu écologiste avant la lettre. Mon point de départ a été un article paru dans un hebdomadaire américain vers 1954. Il expliquait que la valorisation des capacités de production américaines exigeait que la consommation croisse de 50 % au moins dans les huit années à venir, mais que les gens étaient bien incapables de définir de quoi seraient faits leur 50 % de consommation supplémentaire. En partant de la critique du capitalisme, on arrive donc immanquablement à l'écologie politique qui, avec son indispensable théorie critique des besoins, conduit en retour à approfondir et radicaliser encore la critique du capitalisme. Je ne dirais donc pas qu'il y a une morale de l'écologie, mais plutôt que l'exigence éthique d'émancipation du sujet implique la critique théorique et pratique du capitalisme, de laquelle l'écologie politique est une dimension essentielle. »

 

Luttes

 

Ainsi fut le procès des dix de Valence – faucheurs d’OGM, ce qu’ils ont dit, Édition Le comité de soutien des 10 de Valence, Crest. 55 pages.

 

ANGER Didier, Silence, on contamine, Édition Didier Anger, 1987, 256 pages.

Après avoir été flamanvillais, habite aujourd'hui les Pieux, à cinq kilomètres des deux réacteurs nucléaires de Flamanville ; à vingt de la Hague où le Plutonium est extrait, pour la France, l'Europe et le Japon, des combustibles irradiés des centrales nucléaires, où les déchets dits de longue activité sont encore stockés sous forme liquide en attendant d'être vitrifiés et stockés on ne sait trop où, où les déchets dits de faible activité sont stockés sur un site déjà saturé ; à vingt Kilomètres enfin de l'Arsenal de Cherbourg qui fabrique les sous-marins à propulsion nucléaire, lanceurs d'engins nucléaires. C'est pour cela qu'il est devenu Anti-nucléaire et qu'il fait partie de l'équipe responsable du Réseau pour un avenir sans nucléaire qui organise à Paris une manifestation le 20 juin 1987 avec les Européens. Tête de liste des Verts - Europe - Écologie à l'élection Européenne de juin 1984, il a participé à l'automne de la même année ) l'audition publique du conseil de l'Europe, à Stockholm, sur les déchets nucléaires parmi environ 250 experts. Élu du conseil régional de Basse-Normandie en mars 1986, pour les Verts, il est membre du comité régional pour l'année européenne de l'environnement, de la commission générale de la forêt et du comité technique régional de l'eau. Didier Anger représente également le Comité Régional d'Information et de Lutte Anti-Nucléaire (CRILAN) au sein de la commission dite d'information de la centre nucléaire de Flamanville. Silence, on contamine c'est l'envers du décor nucléaire, un an après la catastrophe de Tchernobyl ! En attendant l'AN VERT !

 

ANGER Didier, Nucléaire : la démocratie bafouée, la Hague au cœur de débat, Édition Yves Michel, Barret sur Méouge, 2002, 276 pages.

Sur la presqu’île de la Hague, la COGEMA gère le supermarché mondial du plutonium civil et militaire et la poubelle nucléaire de la France, de l’Europe et du Japon. Les « Fous de Dieu » de quelque religion, quelque secte que ce soit n’ont que faire des interdictions, pour détourner un avion, « s’envoler » au ciel et jeter les populations « en enfer ». La Hague peut être une prochaine cible, un terrifiant objectif. La solution ne peut être la seule présence, à proximité, de militaires et de missiles SOL-AIR, comme le ministère de la Défense l’a décidé à la mi-octobre 2001. Alors quels remèdes ? D’abord, éviter de concentrer autant de matières à risques sur un même site.
Arrêter la production de Plutonium, les nombreux transports de combustibles irradiés qui convergent vers la Hague par mer depuis le Japon et même l’Australie, par rail et par route de France et d’Europe. A terme programmer la sortie du nucléaire. Pour atteindre la sortie, il faut avoir recours à plus d’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables.
Cette diversification et cette décentralisation sont aussi un choix de société qui vise à déconcentrer et même à partager les pouvoirs. » Didier Anger. L’auteur fait aussi l’historique de l’installation du choix nucléaire en France et la naissance du mouvement anti-nucléaire. Il pointe aussi sans ambiguïté l’emprise du lobby nucléaire sur le pouvoir politique avec pour conséquence la confiscation du débat démocratique sur les choix énergétiques en France.

 

LEFETEY Ben, Sivens, un barrage contre la démocratie, Éditions les Petits matins, Paris, 2015, 159 pages.

Le 26 octobre 2014, Rémi Froisse, militant naturaliste, meurt lors d'affrontements en marge de la manifestation contre le barrage de Sivens dans le Tarn. Peu après, le projet est suspendu. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi cet ouvrage destiné à l'irrigation des terres d'une poignée d'agriculteurs a-t-il suscité une telle opposition ? Comment les travaux ont-ils pu aller aussi loin en dépit d'avis d'experts défavorables ? Acteur central de l'opposition au barrage, Ben Lefetey révèle pour la première fois tous les aspects du dossier : études manipulées, conflits d'intérêts, partialité de l’État, alibi environnemental, choix de l'agriculture intensive, mépris des citoyens et des scientifiques… Il raconte aussi la diversité des modes de lutte, des recours juridiques à l'occupation de cette zone à défendre. Son témoignage sur la répression des opposants illustre la façon dont les autorités publiques les ont combattus comme des ennemis de l'intérieur.

 

Études régionales ou nationales

 

BOOKCHIN Murray et FOREMAN Dave, Quelle écologie radicale ?  Édition atelier de création libertaire / Silence, Lyon,1994, 143 pages.

Loin de l’environnement qui cherche à accompagner la société actuelle, l’écologie radicale cherche à définir les modes de fonctionnement d’une autre société. Cette recherche n’est pas sans soulever des polémiques entre différents modes de pensée. Aux États-Unis, l’écologie sociale développée par Murray Bookchin s’appuie sur les luttes sociales pour essayer de définir une pratique en accord avec la survie de la planète. À l’opposé, le mouvement Earth first auquel appartenait Dave Foreman part d’une sauvegarde systématique des espaces naturels pour ensuite aller vers une démarche sociale. Ces deux méthodes sont elles compatibles ?

 

DORON Roy et FALOLA Toyin, Ken Saro Wiwa, Édition Ohio University Press, Ohio, 2016, 176 pages.

Hanged by the Nigerian government on November 10, 1995, Ken Saro-Wiwa became a martyr for the Ogoni people and human rights activists, and a symbol of modern Africans’ struggle against military dictatorship, corporate power, and environmental exploitation. Though he is rightly known for his human rights and environmental activism, he wore many hats: writer, television producer, businessman, and civil servant, among others. While the book sheds light on his many legacies, it is above all about Saro-Wiwa the man, not just Saro-Wiwa the symbol. Roy Doron and Toyin Falola portray a man who not only was formed by the complex forces of ethnicity, race, class, and politics in Nigeria, but who drove change in those same processes. Like others in the Ohio Short Histories of Africa series, Ken Saro-Wiwa is written to be accessible to the casual reader and student, yet indispensable to scholars.

 

GAREL Sylvain, La butte verte, Édition le passager clandestin, Paris, 2007, 203 pages.

La Butte Verte est le premier livre analysant la longue histoire commune de Montmartre et de l’Écologie. L'ancienne tradition libertaire de la Butte a trouvé son prolongement dans de nombreux combats écologiques. Aujourd'hui, c'est à Montmartre que les Verts réalisent parmi leurs meilleurs scores électoraux. La Butte Montmartre, préfigure-elle la France de demain ? L'ouvrage débute par une ballade littéraire et politique au sein de Montmartre, se poursuit avec l'histoire des luttes écologiques sur la Butte, et se termine avec une analyse des performances électorales des Verts.

 

JUNGJOHANN Arne, German greens in coalition governments, Heinrich Böll Stiftung European Union, 2017, 76 Pages.

The Alliance 90/The Greens Party has succeeded in taking over governmental responsibility in the majority of the 16 federal states. This is a great success for the party. However, in order to remain successful and to encourage general confidence in politics, a sober look at the factors which led to the success and which will continue to do so in the future is required. How does good governance work? How does government participation change the decision-making processes and the political objectives of a party? How does good cooperation between those responsible in federal and state government function? In this study the political scientist, Arne Jungjohann, has analyzed Green government participation of previous years and in answering the questions above arrives at interesting conclusions.

 

MCCORMICK John, The global environmental movement, Belhaven press, Londres, 1993, 259 pages.

The global environmental movement is the first comprehensive history of environmentalism. John McCormick goes beyond the many studies of national movements and looks at the rise of environmentalism as a global phenomenon. Beginning with the protection and conservation movements of the Nineteenth century, McCormick takes the story through the mass movements of the 1960s and 1970s and beyond. He presents the key events in recent environmental history, from Minamata to Chernobyl, from Silent spring to the Rainbow Warrior. His story ranges widely, from the debates about nuclear fallout and the limits to growth to the significance of the acid rain, the ozone layer, and the greenhouse effect. It looks not only at New environmentalism in Western Europe and North America but at the arguments over environment and development in the Third World.

 

WIWA Ken, In the shadow of a saint, Édition Alfred A. Knopf Canada, Toronto, 2000, 257 pages.

'My father. That's what this is all about. Where does he end and where do I begin?' Ken Saro-Wiwa was executed in November 1995. One of Nigeria's best-loved writers and an outspoken critic of military rule, he was a prime mover in bringing the human rights abuses of Shell Oil and the Nigerian military to the attention of the world. His death was headline news internationally. The name of Ken Saro-Wiwa became a potent symbol of the struggle between a traditional way of life and the juggernaut of global commercial interests. What was it like to grow up with such a politically active and socially conscious father? How do you come to terms with your father's imprisonment and execution? How do you cope with the endless international press speculation about your father's life and character? And how do you respond when international attention is focused on you? How do you make your own way in life against your father's expectations of you, especially when you carry the same name? How do you live with such a complex personal history? This frank and memorable depiction of Ken Saro-Wiwa's childhood and relationship with his father vividly recounts the journey he took to answer those questions. Ultimately it is the story of how Ken Wiwa went looking for his father and ended up finding himself.

 

Alsace

[PEYRET Jocelyn, L’épopée alsacienne de Dreyeckland, Éditions Jérôme Do Bentzinger Editeur, Colmar, 2017, 214 pages.]

Livre d’histoire populaire, passionnante immersion dans les réalités politiques et sociales des années 1970-1980, radiographie des luttes citoyennes contre l’implantation en Alsace d’installations jugées nocives pour l’environnement, ou encore guide pratique pour ceux qui aujourd’hui mènent avec leur cœur et leurs tripes des combats militants : ce livre est tout cela à la fois, et bien plus encore.

Jocelyn Peyret emmène les lectrices(eurs) à la rencontre de ceux qui, dans cette région, ont choisi de lever la tête pour dire « non » aux centrales nucléaires et autres usines chimiques. Il montre ces associatifs, paysans ou militants politiques qui ont de toutes leurs forces réussi à conquérir une part de liberté dans l’atmosphère étouffante de la France des années 1970. Il nous fait revivre les camps d’occupation illégaux mais véritables lieux de vie riches de rencontres et d’expériences démocratiques nouvelles que furent Marckolsheim (1974) ou Wyhl (1975). Il nous décrit la folle aventure des radios libres, au nez et à la barbe des gendarmes, et à travers l’exemple de la pionnière Radio Verte Fessenheim. Le tout remplacé avec justesse dans le contexte national, marqué par le développement intensif de l’énergie nucléaire et les constructions galopantes d’énormes infrastructures. L’auteur, grâce à un impressionnant travail de documentation et d’enquête sur le terrain, mais aussi grâce à des dizaines d’entretiens dont il nourrit ses lignes, les rendant humaines et poignantes, nous présente ces décennies phares pour les luttes écologistes. Un ouvrage à faire lire d’urgence aux générations futures, vers qui il a le regard tourné, et aux générations actuelles qui n’ont pas encore lu La Désobéissance civile d’Henry David Thoreau.

Bretagne
KERNALEGEEN Tudi, Histoire de l’écologie en Bretagne, Éditions Goater, Rennes, 2014, 181 pages.

Terre et mer, la Bretagne est sensible à la nature et s’en nourrit depuis ses origines. Très tôt, la prise de conscience de l’environnement et de la nécessité de le préserver donne naissance à des associations dynamiques comme la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), la SEPNB-Bretagne Vivante ou Eau et rivières de Bretagne. Menacée par le tout nucléaire, à Plogoff ou au Carnet, c’est toute la Bretagne qui se réveille pour contester les choix énergétiques du gouvernement. Confrontée aux drames qui nous viennent de la mer comme les marées noires et les algues vertes, les écologistes s’interrogent sur nos comportements à terre. Face aux défis de l’aménagement du territoire, ils refusent les « grands projets inutiles », tel le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Dès les années 1970, des écologistes conscients des enjeux entrent en politique, jusqu’à s’inscrire aujourd'hui dans de nombreux exécutifs et réaliser des scores importants partout en Bretagne, de l’agriculture biologique à la protection du littoral en passant par les enjeux du développement durable.

 

KERNALEGEEN Tudi, Luttes écologistes dans le Finistère, les chemins bretons de l’écologie (1967-1981), Édition Yoran Embanner, Fouesnant, 2006, 319 pages.

« Mazoutés aujourd'hui, radioactifs demain ! » « Vivre, travailler et décider au pays ! »… Ces slogans familiers résonnent encore dans nos oreilles, témoins d’une époque qui a vu naître les luttes écologistes, mémoire d’une décennie de luttes qui fait désormais partie de la mythologie de la Bretagne. Victimes des catastrophes environnementales (marées noires à répétition, remembrements abusifs, pollutions destructrices… ) les Bretons ont aussi été acteurs, devenant fer de lance de la mouvance écologiste. C’est ce que raconte ce livre en prenant le cas du Finistère, concentré de Bretagne. Commençant avec les origines du mouvements naturaliste (SEPNB). Tudi Kernalegenn montre que les naturalistes puis les environnementalistes évoluent peu à peu vers l’écologie politique poussés par des agressions extérieures. 1967-1981 : ce sont 14 années clés, scandées par des dates charnières : 1967 et la première grande marée noire de l’histoire – celle du Torrey Canyon - ; 1974 et la découverte d’un projet de centrale nucléaire en Basse Bretagne (Erdeven, Ploumoguer, ect); 1978 et la marée noire de l’Amoco Cadiz mais aussi le choix du site de Plogoff pour construire la future centrale nucléaire de Bretagne ; 1981 et la victoire d’un peuple : Plogoff ne se fera pas ! Par une analyse approfondie et très concrète des différents groupes (APPSB, Terroir breton, les CLINs…) et des différentes thématiques, l’auteur s’applique à cerner comment naissent une nouvelle mouvance activiste et une nouvelle idéologie politique. Ce livre est donc indispensable pour comprendre comment est née l’écologie – combat si central en ce début de XXIe siècle- et comment les Bretons ont commencé à être sensibilisés à ses valeurs. Ce livre est aussi essentiel pour comprendre la Bretagne des années soixante-dix et les changements fondamentaux qui l’ont alors traversée.

 

Europe

 

BOVÉ José, Hold-up à Bruxelles, les lobbies au cœur de l’Europe, Édition la découverte, Paris, 2014, 256 pages.

Député européen, un sport de combat ? Dans ce livre, à travers des cas concrets vécus au quotidien, José Bové livre la réalité des couloirs de Bruxelles : batailler pour l'indépendance des agences de contrôle infiltrées par les multinationales, révéler un complot de l'industrie du tabac contre la directive sanitaire en préparation, défendre les paysans face à la politique agricole commune instrumentalisée par les firmes agroalimentaires et agrochimiques, fédérer la lutte contre l'exploitation des gaz de schiste en Europe, dénoncer les accords de libre-échange. Le livre braque aussi le projecteur sur les connivences dont bénéficient, au plus haut niveau de l'organigramme administratif, les lobbyistes de l'industrie. En s'appuyant sur des exemples précis et documentés, José Bové décrypte les mécanismes de prise de décision, les bras de fer avec la Commission européenne, les logiques des États. Et, en dévoilant le jeu européen, il nous place aussi face à nos responsabilités de citoyens.

VIALATTE Jérôme, Les partis verts en Europe occidentale, Éditions Economica, Paris, 1996, 306 pages (fonds Jean-Paul Bozonnet).

« Issu d’une thèse de doctorat, le livre de Jérôme Vialatte constitue un exercice de politologie comparée à ambition panoramique avouée : il s’agit de tenter de rendre compte d’une réalité vieille aujourd’hui d’un quart de siècle – l’écologie organisée sous forme de parti – qui, si elle reste minoritaire, n’en constitue pas moins un élément décisif de la vie politique européenne. L’auteur s’efforce de concilier un impératif documentaire et une préoccupation théorique. […] L’auteur est ainsi conduit à réanalyser un certain nombre de caractéristiques particulières de l’écologie politique : la culture de la démocratie basiste, l’engagement associatif dans les luttes sociales, l’ancrage dans les enjeux locaux et l’esprit scissionniste ne doivent pas masquer d’autres processus, notamment la professionnalisation et la constitution d’un « appareil partisan unitaire » qui facilite l’engagement dans la gestion concrète et permet d’asseoir les stratégies d’alliance avec des formations politiques traditionnelles, comme on le voit aujourd’hui dans plusieurs pays d’Europe. », Jean-Louis Fabiani, 1999.

 

Les verts au parlement européen, 1991, 96 pages.

 

Belgique

 

DARAS José, Du passé… pour l’avenir, Ecolo : 30 ans d’évolution, Édition Etopia, Namur, 2010.

1973. L’écologie politique vit ses premiers balbutiements et nos regards sont surtout tournés vers la France. Création de revues écologisantes par des héritiers de mai 68 (La Gueule Ouverte, Le Sauvage), naissance de la section française des Amis de la Terre et, surtout, candidature de René Dumont aux élections présidentielles de 1974.

 

ECOLO, propositions d’écolo pour les élections législatives d’octobre 1985, 1985, 115 pages.

 

ETOPIA, Écologie : les archives en mouvement, Éditions namuroises, Namur, 2013, 267 pages.

 

LECHAT Benoît, Écolo la démocratie comme projet. Tome 1 : 1970-1986, du fédéralisme à l’écologie, Édition Etopia, Namur, 2014, 382 pages.

La démocratie et l’écologie ne sont pas seulement compatibles, elles sont indissociables. Telle est la proposition centrale d’Ecolo, depuis sa création. Mais concilier la participation du plus grand nombre à la vie démocratique et le respect des écosystèmes est aussi un défi, voire un pari. Ce livre raconte comment ce projet « éco-citoyen » est poursuivi par les écologistes wallons et bruxellois depuis les années 1970. Il montre comment, en le mettant en œuvre, Écolo a contribué aux transformations de la politique belge, autant qu’il a été lui-même transformé par son environnement sociétal. Cette double exigence démocratique et écologique explique aussi pourquoi, très loin de se cantonner à la défense de l’environnement, Écolo a joué un rôle central dans les grands débats qui ont marqué l’histoire récente de la Belgique ; le fédéralisme, la reconversion économique de la Wallonie, le renouvellement du monde sociale belge, la société interculturelle, la construction européenne, la rénovation des mœurs politiques. Le récit détaille et documenté qui est ici proposé ne se limite pas à la vie interne d’un parti novateur. Il reprend aussi quelques grandes questions centrales d’une actualité chaque jour plus brûlante.